lundi 28 décembre 2009

Pause à Stuart

Rock Point:

Nous avons finalement quitté Titusville le matin du 22 décembre. Darren était présent sur le quai à 9h00. Je crois l'avoir déjà mentionné mais je veut le re-préciser pour bien m'en rappeler: c'est un homme merveilleux et plein de bonté. Nous avons eu l'aide des employés de la marina pour sortir notre "Sweet Madame Blue" de son quai puis nous avons repris notre route direction Dragon Point. Le canal est toujours assez large jusqu'après le pont de Cocoa. Après, ça commence à rapetisser lentement. Arrivé à Dragon Point on décide de poursuivre afin d'éviter Véro Beach demain. C'est que les places se font rares, à Véro, et on ne veut pas vraiment arrêter pour longtemps. On poursuit finalement jusqu'à 16h30 où l'on s'ancre entre deux petites îles; c'est Rock Point (27°59'.082N 080°32'.566W) un peu après Palm Bay.

Sunset Bay marina & anchorage (anciennement Southpoint Anchorage):

Le réveil du lendemain s'est fait à 6h00. Comme nous sommes vraiment à côté de l'ICW, dès 7h15 nous reprenions notre route vers le Sud. Notre objectif étant d'atteindre Jensen Beach mais, avec les courants de marées qui recommencent, le calcul de l'heure d'arrivée est plus difficile (ETA-Estimation du Temps d'Arrivée). La route est de plus en plus étroite et nous longeons des petites îles où foisonnent une végétation luxuriante. Nous passons à côté des moorings de Véro Beach et il y a déjà 2 bateaux à l'épaule par bouée. Bonne décision de notre part de poursuivre plus loin. Normand commence à parler de St. Lucie River au Sud de Jensen Beach. Ça m'apparaît un peu loin mais on verra! Nous avons eu une belle surprise en arrivant à Fort Pierce: le bleu turquoise de l'eau est HALLUCINANT. Juste la vue de ce paysage donne une bouffée d'endorphine qui apaise tous les maux du corps et de l'âme. Après le pont, j'ai ouvert mon génois afin de prendre un peu de vitesse car j'avais un léger vent SE (au près). On a pu dépasser Jensen Beach et entrer dans St. Lucie River. Le faste et l'opulence des lieux est à couper le souffle. Juste devant les habitations, il y a des bateaux de 750,000$, en moyenne, et les maisons sont à la mesure de la démesure. Proportionnelles en coût aux bateaux accostés à côté. Et que dire de certains aménagements paysager: ça pourrait facilement rivaliser avec le Jardin Botanique de Montréal. J'avais l'impression d'être à l'émission "La vie des gens riches et célèbres" en direct. Une heure plus tard nous arrivons au pont de Stuart où nous avons dû attendre 30 minutes le passage d'un train avant que le pont lève. Juste après c'est la Sunset Bay Marina où nous avons pris un mooring (#53) à 10$ par jour (27°11'.783N 080°15'.748W). Il était rendu 17h30.


La chance du chiffre "13":

Depuis le début de notre aventure, ce chiffre nous suit partout. La première fois que nous avons vu notre "Sweet Madame Blue" c'était le 13 septembre. Nous avons fait le paiement le 13 novembre. Au printemps suivant nous avons pris rendez-vous avec Mme. Labonté, de Transports Canada, pour l'immatriculation. Ce qu'elle avait de disponible était le vendredi 13 à 13h00 et ainsi de suite...Sans jamais provoquer les choses, ce chiffre apparaît dans nos vies. Même le lettrage du voilier, la lettre "B" ressemble à "1" et "3" collés. Donc, pour se rendre où nous sommes présentement, nous avons du quitter l'ICW et remonter la St. Lucie River sur une distance d'environ 6 mn. C'est le chemin qui mène au St. Lucie Canal et au Lac Okeechobee. Dans le guide de Skipper Bob, nous devons aller à la fin du volume pour avoir les ancrages à cet endroit: ça se trouve au chapitre 13. Le lendemain de notre arrivée, nous nous rendons au bureau du "harbour master" pour s'enregistrer et remplir le formulaire de facturation. Comme c'est mon travail, je suis concentrée à remplir les multiples cases avec tous les renseignements requis et à la fin, on me remet une copie avec tous les codes d'accès de la marina. Je met le tout dans mon sac et nous quittons lentement vers le Publix. Normand me dit à la sortie: "T'as rien remarqué sur la facture?" Je lui répond: "Non" d'un air perplexe, tout en me demandant ce que j'aurais bien pu omettre de voir? Il me dit: "Check le numéro de facture". Je m'empresse de ressortir la facture pour y lire dans le haut, à droite: 0313. Ça tombe bien on voulait justement demeurer ici quelque temps. À la sortie de notre épicerie, un couple de notre marina, qui avait loué une voiture, avait remarqué que j'avais de la difficulté à me déplacer (je n'avais que ma canne). Ils ont été assez gentils pour nous ramener en voiture. Nous sommes donc à Stuart depuis le 23 décembre et nous avons été voir des voiliers à vendre: surtout des Hunter 41', 45', Aft cockpit, Deck Salon et Central cockpit. Nous avons fait une promenade sur la Osceolla et la Flagler Street (deux rues de boutiques). J'y ai même vu une boutique de manteaux de fourrure! Normand a réparé le tuyau du réservoir à eau chaude, qui coulait abondamment. Le dimanche, au restaurant de fruits de mer et de grillade "Sailor's Return", à côté de la marina, il y a un orchestre tout l'après-midi avec un saxophoniste des plus talentueux. Ce qui est bien, c'est qu'il y a des bancs sur le "boardwalk" et on peut les écouter bien assis (car ils sont dehors quand le temps le permet), en observant les bateaux et voiliers au loin avec les chauds rayons du soleil qui inondent notre visage. Nous avons aussi le privilège d'assister, à tous les soirs, à de magnifique couchés de soleil orangé: un pur délice.

lundi 21 décembre 2009

L'hiver est arrivé...

Étant "coincée" à Titusville, j'en ai profité pour terminer mes achats de costumes de bain et m'équiper d'un bon "kit" de plongée: masque, tuba et palmes. En passant, même en Floride les costumes de bain sont difficiles à trouver. Les magasins sont remplis de linge d'hiver!!! Eh oui! Comme au Québec. Des bottes en suède doublées de moutons, des chandails de laine, des tuques, gants et mitaines. Une chance qu'il y a des boutiques spécialisées d'équipement de plongée mais c'est un peu plus dispendieux. Bof! C'est Noël. On peut s'en permettre un peu plus. Tout ça grâce à mon merveilleux Darren qui nous sert de cicérone et de taxi.
Vendredi, le 18 décembre, j'entends mon homme se glisser lentement à côté de moi. Il était près de 5h00 du matin et j'entendais le clapotis de la pluie qui tombait sur le voilier. Au travers de mon léger sommeil, une douce voix me murmure à l'oreille (et c'est vraiment pas ce que vous pensez): "Capitaine Chantal, une tornade se dirige lentement vers nous. Elle est présentement près de Boca Raton en direction de Melbourne". C'est ce qu'on appelle un saut du lit spontané. Lorsque Normand m'a réveillée elle était en direction NW, vers Merritt Island et Cape Canaveral qui se trouve tout près de nous. Mon homme est sorti sécuriser le voilier (resserrer les amarres et rentrer tout ce qu'il y a dehors) pendant que je m'installais à l'ordinateur. Nous avons suivi son déplacement sur internet ainsi qu'à la radio. Une chance pour nous, elle a bifurqué vers le NE au large de Cape Canaveral.
Notre congélateur est enfin réparé et il ne reste plus qu'à l'ajuster à la bonne température. C'est d'ailleurs ce que mon homme a fait toute la fin de semaine. Samedi soir, nous avons assisté à une parade de Noël des bateaux de la marina. Vers 18h30 quelques bateaux, remplis de lumières et de décorations, ont paradé pendant une bonne heure dans la marina et la Indian River. Le soir je me suis permise d'écouter Mes Aïeux, La Volée d'Castors et le Bébert Orchestra que j'ai accompagnés avec mes cuillères. Je sais pas si c'était bon (mon homme ronflait à côté) mais j'ai eu beaucoup de plaisir et c'est vraiment ça qui importe.
Dimanche fût la journée rangement et grand ménage car on aimerais quitter lundi matin vers Miami. Comme il y avait "line-up" aux laveuses j'ai fait mon lavage à la main. Depuis le passage du front froid de samedi, les températures ont chutées assez brutalement. La météo annonce même du risque de gel et c'est surtout provoqué par les vents du NE. Ça devrait persister jusqu'à mercredi. En brave que nous sommes, nous sommes quand même allés à notre crème glacée à 16h00 puis Normand est allé faire une petite épicerie. Au retour il m'avait acheté un joli petit Poinsiettia. Bien sûr, je l'ai rentré à l'intérieur pour la nuit mais je lui ai trouvé un belle place à l'intérieur du cockpit (lorsqu'il fera plus chaud). Il est parfait pour s'installer dans le porte-gobelet.
Le réveil de ce matin s'est fait à 8h30 car nous devons finaliser notre paiement à la marina, avant de quitter, et elle n'ouvre qu'à 9h00. Ça paraît que l'hiver arrivais aujourd'hui. On a eu une nuit assez froide avec 37°F (3°C). Une chance que nous avons une chaufferette et l'électricité de la marina. Comme je ne voulais pas que mon Poinsiettia gèle, et en tant que capitaine, j'ai pris la décision de rester à la marina une journée de plus. Vous y avez cru n'est-ce pas? La vérité est que la nuit prochaine s'annonce aussi froide que la dernière et, comme nous ne sommes pas si masochistes que ça, nous reportons notre départ à mardi. Darren s'est montré encore très disponible pour nous. Il nous restait à faire des provisions d'aliments de chez Sam's (grosses portions ou grosses caisses). Le seule magasin facile d'accès, sans voiture, et pas trop loin du bord de l'eau (prix du taxi au retour) était à Lantana. L'ancrage ne semblait pas évident mais ça demeurait notre dernière possibilité. Puis Darren a bien voulu nous amener à celui de Cocoa. Il se trouve à 30 minutes au Sud de Titusville, par l'autoroute 95. D'ailleurs, sur cette autoroute, nous avons croisé une bonne dizaine de voitures du Québec. Là nous sommes vraiment préparés à vivre 3 mois sans ravitaillement. Il ne restera que les achats de nourriture périssable au besoin.

samedi 19 décembre 2009

Mes voeux de saison...

UN NOËL DES PLUS JOYEUX ET UNE EXCELLENTE ANNÉE 2010

Et au delà de la santé, car elle n'est pas toujours au rendez-vous, soyez à l'écoute de ce qui vous fait vibrer.
Pour moi c'est d'admirer un oiseau en vol, lire un bon livre, écouter de la musique, me laisser bercer par les vagues, manger ma crème glacée assise sur un banc de parc, chanter (même si je fausse), siffloter avec mes oiseaux, finalement, VIVRE AU PRÉSENT.

JE VOUS SOUHAITE, À TOUS, DE TROUVER L'ÉTINCELLE QUI ALLUME VOTRE COEUR D'ENFANT ET MET DE LA LUMIÈRE DANS VOTRE REGARD.

vendredi 11 décembre 2009

Les derniers préparatifs à Titusville

Et oui! Encore à Titusville mais vraiment pas malheureuse d'y être. Un peu par accident, un peu par un concours de circonstances et un peu aussi pour le côté pratique de l'endroit. C'est vraiment un endroit idéal pour terminer les derniers préparatifs et faire notre réserve de nourriture pour 3 mois car, dans les petites îles des Bahamas, les dépanneurs sont rares! Un autre avantage de l'endroit c'est, qu'à l'ancrage, il n'y a pas de courant et pas de marée. Wow! Je crois que c'est la première fois depuis New-York. Aucun calcul à faire, un sommeil réparateur durant toute la nuit et le voilier toujours nez au vent. Nous savions qu'à Titusville il y avait plusieurs épiceries comme Publix et Wal-Mart. Nous nous rendons donc à la marina municipale et nous décidons d'appeler un taxi pour le Wal-Mart. On avait bien vu un horaire d'autobus affiché sur le mur de la marina, mais personne savait le nom de l'arrêt à côté! Résultat de la course: 24.00$ aller seulement. C'est pas vraiment une économie ça! Une chance pour nous, à la sortie l'autobus était là et elle nous a ramenés face à la Westland Marina qui est juste à côté de la Municipal Marina. Coût: 0.60$ par personne mais ça c'est pour les vieux (mon mari) et les handicapées (moi). Le coût régulier est de 1.25$. Ici je laisse l'information à tous les navigateurs qui vont me suivre: l'autobus se prend face à la Westland Marina et c'est la "Rt 2" (c'est le numéro de l'autobus). Même si à l'arrêt c'est indiqué "rt 5" c'est vraiment là que l'autobus s'arrête. Elle fait le "loop", donc le tour complet, en 1 heure (ça permet aussi de faire un tour de la ville). Selon l'horaire, c'est l'arrêt juste après Titusville High Rise à toute les 48 minutes après l'heure (arrêt #9). Elle passe devant St. John's Plaza où il y a le Publix, un magasin 1$ ainsi qu'un salon de coiffure (nous en avons profité pour presque se faire tondre avant le départ) et là c'est 7 minutes après l'heure (arrêt #13). Elle arrive au Wal-Mart Supercenter, 20 minutes après l'heure, pour y repartir 10 minutes plus tard (arrêt #1). Il y a tout près une épicerie Target, un Home Hardware et Staples (bureau en gros) et c'est l'endroit idéal pour faire des photocopies des passeports et papiers d'immatriculation du bateau, licence radio, permis de l'annexe etc. pour les douanes des Bahamas, car il paraît qu'ils conservent tes documents lorsque tu entres et n'ont pas de photocopieuse!!! L'autobus poursuit sa route vers le Searstown Mall, 38 minutes après l'heure (arrêt #5), et là c'est évidemment le Sears mais il y a aussi Verizon et ACE Hardware tout près. Le départ se fait tous les jours, du Wal-Mart, à 7h30 (le samedi 8h30) et le dernier départ est à 16h30. Il n'y en a PAS LE DIMANCHE. Nous avons donc profité de notre séjour pour faire, à tous les jours, des voyages de nourriture non périssable et nous avons déjà pratiquement tout. Une chance encore pour nous, il y a plusieurs fronts froids qui ont traversé la région avec de bons vents. Donc aucune fenêtre météo pour la traversée aux Bahamas mais temps idéal pour magasiner. Comme nous sommes déjà au chaud en Floride et qu'on y est bien, on regarde la possibilité d'y passer l'hiver si nous n'avons aucune fenêtre météo. On se dirigerait peut-être vers les Keys, ou ailleurs, selon l'humeur!
Le fait d'être à l'ancrage si longtemps nous a permis de tester notre réserve de batteries et, malgré les 3 à 4 heures de génératrice par jour, nous sommes arrivés à la conclusion que 2 batteries, pour le roulement quotidien, c'est vraiment pas suffisant (surtout avec congélateur/réfrigérateur). Nous nous servions même de la batterie pour partir le moteur, ce qui nous donnait une capacité de 3 batteries. Mais encore là, c'était limite. Comme il y a réparation et mécanique (boatyard) à la Westland Marina, nous nous sommes informés pour l'installation de 4 batteries, pour le roulement quotidien, et 1 autre "crank", pour le démarrage du voilier. Le gros problème c'est qu'on ne peut mettre des nouvelles batteries avec les anciennes, résultat: on s'est commandé 5 nouvelles batteries et nous prendrons un quai à la marina lorsqu'elles arriveront.
Lorsqu'il pleut ou que les vents sont trop forts, nous demeurons sur le voilier. Ça permet de faire quelques travaux, du ménage, de la lecture, d'admirer le paysage et d'observer mes oiseaux. En passant je me suis fait un ami: c'est un aigle-pêcheur ou balbuzard pêcheur (Osprey en anglais). Il est perché toute la journée sur un des poteaux de l'entrée de la marina et me siffle à chaque fois qu'un bateau approche. Je lui répond en sifflotant à mon tour. J'ai pu le reconnaître grâce au masque qu'il a sur les yeux, un peu comme un raton-laveur. Il y en a aussi qui sont perchés sur les barres de flèche des voiliers de la marina.
Samedi le 5 décembre, nous avons assisté au lancement d'une fusée "delta" avec un satellite à bord. Nous entendions les directives, aux bateaux dans la région, sur notre VHF. Une partie de l'ICW était fermée ainsi qu'une zone de l'océan atlantique en cas de "perte de contrôle" de la dite fusée. Le départ était prévu pour 19h20 mais a été remis, puis remis et encore remis mais, à 20h47, j'ai aperçu une grosse boule de feu s'élever dans le ciel. J'ai réveillé mon homme (car il était endormi depuis longtemps) et on a pu la voir monter pendant un bon 5 minutes. Puis un bruit d'enfer en traversant le mûr du son. Elle devient, par la suite, un petit point lumineux, comme une étoile, et elle fini par disparaître; probablement lorsqu'elle largue son satellite qui lui, s'installe en orbite autour de la terre.
C'est finalement lundi le 7 décembre que nous sommes entrés à la Westland Marina pour l'installation de nos batteries. Comme il y a eu une erreur dans la commande, on a eu le quai gratuit pour la journée. Plus tard, Darren (c'est le nom de notre bon samaritain de la dinde de thanksgiving) a donné un "lift" à Normand pour qu'il s'achète une "Hawaiian Sling". C'est un long bâton avec un crochet au bout et un gros élastique et c'est pour pêcher. Pour plus d'informations à ce sujet il serait préférable d'aller voir sur internet. Ils ont fait près de 2 heures de voiture pour se rendre chez le "spécialiste" de ces cannes à pêche (1 heure aller et 1 heure au retour). C'était de l'autre côté de Cape Canaveral, sur le bord de l'océan. En fait, c'est ce qu'ils m'ont dit!
Nos voisins de quai sont des Américains de l'Illinois. Ils descendent en voiture, à chaque hiver, pour se rendre dans le Golfe du Mexique avec leur catamaran, qu'ils entreposent ici. Ils ont eu la gentillesse de nous prêter leur voiture à deux reprises: une belle Lexus. Ça semble assez courant, aux États-Unis, de prêter ta voiture. C'est la deuxième fois depuis qu'on a quitté le Québec. Ça nous a permis de faire des provisions de viande: le congélateur est plein.
De notre ancrage je voyais régulièrement des parachutes et ce, de chaque côté de la Indian River. Côté Ouest c'est probablement une école de parachutisme. Les fins de semaine, quand la température le permet, il peut y avoir 4 à 5 "largages" avec une bonne dizaine de parachutes à chaque fois. Du côté Est et juste à la sortie du Titusville Bridge (qui n'est qu'à 0.5 mille au sud de nous), il y a une école de Kitesurf. Les journées venteuses j'assistais à des spectacles de parachutes des deux côtés de la rivière: c'est comme une multitude de ballons qui dansent dans le ciel.
Jeudi le 10 décembre nous avons eu droit au passage d'un immense front froid. En l'espace d'à peine 10 minutes, le ciel s'est couvert comme en pleine nuit (et c'est à peine exagéré). Il n'y avait presque pas de vent et le temps était chaud et humide puis, d'un coup sec, le vent a soufflé avec des pointes à 30 mph du NE. La température est passée de 77°F à 60°F en à peine 2 heures. Pour une accro. à la météo comme moi, c'en était presque "jouissif" (et là je ne veux pas de commentaire de votre part sur le terme employé). C'est un autre côté positif de vivre sur un voilier. On vit vraiment en symbiose avec la nature et on apprend à la respecter.
Le lendemain, en vérifiant notre congélateur, on s'aperçoit qu'une bonne partie de notre réserve de viande n'est pas gelée. Oups! Problème de congélo? Eh oui! Pas grave. On est au chaud et la vie est belle. Un spécialiste viendra lundi. En attendant nous réussissons à "entreposer" notre viande dans le congélateur de la marina.
La fin semaine du 12 et 13 décembre fût celle de la "job de merde" et c'est au sens littéral. Nous avons fait l'installation de notre macérateur dans une grosse chaleur d'environ 82°F. Premièrement un bon pump-out. Le hic! il reste toujours un bon 2 pouces de "dépôts" dans le fond du réservoir et le tuyau qu'on doit connecter au macérateur est dans le bas du réservoir. Solution: rincer avec de l'eau et refaire des pump-out. C'était pas "ad retour d'eau claire" mais c'était déjà mieux pour faire la connexion nécessaire. Autre problème: étroitesse des lieux. L'accès se fait par un des coffres à l'arrière du voilier ainsi qu'un petit panneau dans la chambre arrière. Une chance que je suis mince. Résultat: lundi matin un couple courbaturé mais heureux d'avoir réussi le travail. Notre spécialiste de la réfrigération est arrivé lundi et depuis, nous avons fait des tests de température ainsi que commander un thermostat de congélateur que nous attendons. J'ai vu aussi mon premier lamantin de près. Il était bien installé au bout du quai où nous sommes. J'ai pu le photographier sous tous les angles. Il y est resté une bonne heure. Merci au congélateur de nous avoir retenus ici. C'est bien la preuve qu'il n'arrive jamais rien pour rien!
Mardi le 15 décembre, en fin de journée, Normand m'a amenée au Sand Point Park juste à côté de la marina. C'est un peu comme le parc Lafontaine avec un bassin d'eau, une fontaine et plusieurs oiseaux. Il y a même une affiche qui indique ceci: "Swimming prohibited. Beware of Alligators". Vous y croyez vraiment? J'ai bien essayé de convaincre Normand d'y faire saucette, pour que je puisse prendre une photo, mais il a préféré passer son tour. Il voulait m'y montrer un drôle d'oiseau qu'il y voit lorsqu'il va au Save a Lot pour l'épicerie. Et là j'ai pris des photos. Après des recherches j'ai appri que se sont des Cigognes d'Amérique ou Tantales d'Amérique (Wood Stork en anglais). Drôle de nom ou coïncidence: Tantale vs Chantal? Bref, ils n'ont pas de plumes dans le 1/3 supérieur du cou et sur la tête et cet endroit est comme crevassé. C'est pas joli mais je trouve ça beau quand même. De toute façon ce n'est pas l'apparence qui m'attire vers la nature et les animaux mais plutôt leurs comportements et habitudes. Normand a poursuivi sa route vers l'épicerie pendant que je me dirigeais vers mon cornet de crème glacée quotidien. Une buse a suivi mon déplacement dans le parc en allant se percher au devant de moi, à mesure de mon déplacement, puis Normand m'a rejoint et elle est partie.
On entend beaucoup de musique de Noël à la radio. Il y a même un poste qui en diffuse en continue, depuis un bon mois. Hier j'ai entendu "Alvin and the chipmunks: The christmas song" et ça m'a rappelé mes Noël de jeunesse, à Papineauville. Avec mes frères et mes cousins, nous faisions jouer ce "record", en boucle, entrecoupé de celui de "La Bolduc" et "Ti-Gus et Ti-Mousse". Ah! Pôvres parents! Ici c'est plein de décorations. Il y a plein de bateaux qui sont remplis de lumières (ça ce sont des bateaux-maisons qui ne sortent jamais de la marina). Mais c'est un peu incohérent pour moi! Noël ça va avec de la neige, du froid, des mitaines, un nez qui coule et un bon chocolat chaud après une journée dehors. En passant, nous ne remarquons même plus les palmiers autour de nous. C'est probablement qu'on se sent déjà un peu chez-nous. Nous sommes rendus comme des "vieux d'la place".

jeudi 26 novembre 2009

De St. Augustine à Titusville

Séjour à St. Augustine:

Le lendemain de notre arrivée on est sortie se promener dans St. Augustine. Une magnifique ville avec une superbe architecture. C'est vraiment à voir. Le collège est de toute beauté et il paraît qu'il y a des visites guidées à l'intérieur. Il y a de petites rues où l'on retrouve toute sortes de boutiques de chaque côté: beaucoup de galerie d'art, des vêtements signés genre Gucci, Versace et compagnie... des librairies, des boutiques de souvenirs etc. On a même vu un "rouleur" de cigare; il roule à la main des cigares Cubain. Il y avait aussi une boutique où l'on pouvait faire faire les armoiries de sa famille. On a retrouver d'où venait la famille à Normand et mon nom de famille était là aussi mais je n'ai pas eu le temps de le lire car il y avait des gens qui attendaient et eux voulaient vraiment acheter. À notre retour sur le voilier on a aperçu un énorme bateau de pirates, à l'ancre, devant le nôtre. Il y avait un tournage de film car plusieurs caméras s'y trouvaient et ils devaient reprendre sans cesse plusieurs prises de vues. Ils sont restés là jusqu'au couché du soleil.
Le lendemain (jeudi 19 novembre) on avait décidé de sortir faire une épicerie et Normand voulait aller voir un voilier à vendre mais, changement de programme...Les vents contraire au courant a fait débuter "la valse des voiliers" autour de nous. Normand a dû sortir son "horn" (criard en bonbonne) pour aviser un bateau à l'ancrage qu'un voilier s'en allait le frapper. À peine 1 heure plus tard, on a vu un catamaran, "Zuri", qui était lui aussi à l'ancre, se diriger tranquillement vers notre voilier. Normand est descendu dans l'annexe pour le repousser au loin. Une autre annexe est venu l'aider (Malaya le nom de son voilier, je crois) et pendant qu'ils surveillaient le catamaran à la dérive, quelqu'un s'est chargé d'aviser la Coast Guard qui a appeler la marina tout près. Ceux-ci ont pu rejoindre le proprio. qui est rapidement venu récupérer son Catamaran. Ouf! Toute une journée.

Daytona Beach:

On s'est levé à 6h00, le matin du 20 novembre, pour quitter avec la levée du pont de 7h00. On était 5 voiliers à se suivre. La première partie du trajet est légèrement sinueuse (ça aide à rester vigilante). Comme Normand s'installe pour diner, un "Zodiac" nous aborde avec 3 hommes en uniformes (et ce n'était vraiment pas le moment pour fantasmer). Il s'agissait de la Coast Guard qui faisait son inspection sanitaire. Ils veulent s'assurer qu'on ne déverse pas notre réservoir septique dans l'eau. Ils mettent un colorant dans la toilette et actionne la "chasse d'eau" pendant que le gars qui conduit le "zodiac" surveille l'arrière de notre voilier: si il aperçoit du colorant c'est environ 1000.00$ d'amende. Évidemment nous étions en règle. La loi nous interdit de déverser notre réservoir septique à l'intérieur de 3 milles des côtes Américaine. On fera l'installation du système de déversement une fois rendu à Miami, avant de traverser pour les Bahamas. La deuxième partie de la journée s'est faite en ligne droite dans un étroit "corridor" bordé de magnifiques maisons. Ce qui m'a surprise ce sont les cours grillagées et là, je m'explique. C'est un peu comme les "solarium de Paris", qu'on installe au Québec, mais au lieu d'être des panneaux de plastique en polymère, c'est d'immenses panneaux, genre "moustiquaires", et ça recouvrent la quasi totalité de leur cours arrière. Ce serait une belle idée pour profiter de nos étés à l'extérieur tout en étant à l'abri des moustiques (surtout dans les Laurentides). Mais comme m'a dit Normand, c'est investir beaucoup pour, peut-être, 2 semaines d'été! Voilà une autre raison qui motive mon voyage dans le Sud. On s'est finalement ancré à 15h30 après le Memorial Bridge de Daytona Beach et au Sud de la Halifax Harbor Marina (29°11'.90N 081°00'.37W). On se trouve à côté de la Daytona Marina & Boatworks du côté Ouest de l'ICW. On a passé la fin de semaine à Daytona Beach. Samedi ce fût la journée West Marine et épicerie. Une autre belle surprise nous attendait. Notre chauffeur de taxi, Ron, connaissait un peu le français et le Québec. Son père, originaire de France, a travaillé quelques années à Rivière-du-Loup comme grand chef cuisinier et a quitté pour aller travailler pour la famille Kennedy, wow! Le lendemain, rangement du linge "d'hiver", ménage et farniente. J'adore observer les buses planer dans les tourbillons de vents à la recherche de hauteur. Elle semblent tellement libre. Et les pélicans, avec leurs longs becs, ressemblent à des maringouins géants. Les observer plonger tête première dans l'eau pour attraper un poisson, c'est fascinant. On entend un gros "plouk" avec plein d'éclaboussure d'eau et ils ressortent avec un poisson dans leurs becs.

Indian River (Titusville):

Lundi, le 23 novembre, on se réveille à 6h00 avec du brouillard. On a attendu qu'il se dissipe un peu avant de lever l'ancre (au cas où mon GPS ferait encore des folies). Le trajet se fait pratiquement en ligne droite mais dans une vaste étendue d'eau qui n'est profonde que de 1 à 3 pieds de chaque côté de l'ICW. On a croisé toute la journée plusieurs petites chaloupes de pêcheur et quelque chose a rapidement attiré notre attention: les pêcheurs sont debout dans l'eau à côté de leur chaloupe! Ils ont de l'eau jusqu'à la taille et avec un bâton il gratte le fond. On en a vu d'autres avec des filets et on a même croisé un club de pêche où l'on voyait des papas enseigner à leurs jeunes enfants (eux restent dans leur chaloupe). On a eu quelques percées de soleil en après-midi mais avec un fort humidex et peu de vent. On est arrêté à la Titusville Municipal Marina, à 14h30, pour refaire le plein de diesel, un pump-out et remplir notre réservoir d'eau puis on s'est ancré dans Indian River, juste à côté du chenal d'entrée de la marina (28°37'.54N 080°48'.39W).

Séjour à Titusville: Le lendemain matin Normand est allé en annexe chez West Marine. C'est tout près de la marina. Il est revenu pour diner et en après-midi nous sommes ressortis à la marina: moi pour du lavage et Normand pour aller faire remplir notre bonbonne de gaz tout près et... encore une belle surprise. Je suis assise sur un banc dehors, je fait un peu de lecture en attendant mon lavage et j'entends: "mais c'est Chantal"! En me retournant je vois Line (du voilier Julia Maria). Elle et Guy sont ici depuis quelques jours avec le voilier "Amyrick". Ils font des travaux sur leur voilier, veulent aller à Disney World etc... Ils nous montrent comment attirer et voir les Manatees (lamantins en français). Depuis qu'on est en Floride on aperçoit régulièrement des panneaux avertissant des zones de manatees. Les bateaux doivent ralentir dans ces zones, sous peine d'amende, car se sont des animaux protégés par la faune. Mais ça c'est un peu comme nos affiches de zones de chevreuils: on voit beaucoup d'affiches mais rarement l'animal en question. Le bassin de la marina municipale de Titusville en aurait une bonne quarantaine et pour les attirer, il suffit de faire couler un boyau d'eau fraîche. Ils se précipitent immédiatement vers la source d'eau et wow! C'est énorme. Ici ils appellent ça des "sea cow" (vaches de mer). C'est une espèce en voie d'instinction et on les protègent car ils sont sans défenses. C'est gros, paresseux et ça aiment se faire des caresses entre eux. Il est par contre illégal de leur donner de l'eau sous peine d'amende de 250.00$. La raison est que si les mamans s'habituent à prendre l'eau fraîche des humains, elles omettent d'enseigner à leurs petits la façon de trouver des sources d'eau et ceux-ci en viennent à mourir. Le lendemain il a plût toute la journée avec de bons vents: on est resté sur le voilier à regarder nos cartes. Jeudi le 26 novembre, c'était Thanksgiving, tout était fermé. Un bon samaritain de la marina, qui adore les canadiens, nous avait concocté une immense dinde avec une délicieuse tarte aux noix de pacane. On s'est tous passé le mot pour se faire un souper de québécois et chacun y a apporté sa contribution alimentaire. À 17h30 c'était le rendez-vous, autour des tables à pique-nique de la marina, pour un joyeux et délicieux festin. Tout était tellement bon mais une note spéciale au délicieux fromage Brie, de Line, dans le sirop d'érable et saupoudré de noix de Grenoble. Le lendemain je me lève à 9h00 pour tenter de voir l'atterrissage de la navette Atlantis STS-129 (on est tout près de Cape Canaveral) qui est prévu à 9h22. Normand me dit qu'à la radio ils ont dit 9h44. On avait su par Dave, du voilier "Amyrick", qu'on l'entendrait entrer dans l'atmosphère et traverser le mûr du son. Dès 9h30 on est dans le cockpit à scruter le ciel puis un gros "pow", comme un coup de canon mais sans vibration, se fait entendre. On est comme deux enfants à chercher partout dans le ciel. On ne savait pas de quel côté elle arrivait? J'entends Normand me dire: "elle est là". On l'a aperçu glisser tranquillement et sans bruit vers sa piste d'atterrissage. Que de belles et grandes découvertes depuis mon départ. Bon "yeu" que la vie est belle! Depuis qu'on est entrée en Floride on s'est promis de se laisser porter par les hasards de la vie et c'est pour cette raison qu'on est toujours à Titusville: on est bien et heureux ici.

jeudi 19 novembre 2009

Welcome to Florida

Cattle Pen Creek:

On a quitté notre marina le matin du 14 novembre à 6h30. Le soleil n'était pas encore levé. On se promène toujours dans des chemins sinueux remplis de long "fouets" comme des joncs. On aperçois au loin des mâts qui sortent comme au milieu de nulle part... En plus j'ai mon GPS qui fait des folies et j'ai diminué l'éclairage sur l'écran, par erreur, sans savoir comment corriger la situation. On navigue donc le reste de la journée à la carte et aux bouées. Comme tout ceux qui sont passés avant nous et avant que le GPS existe. À 13h00 on jette l'ancre à Cattle Pen Creek (31°38'.46N 081°11'.13W) et on est seul jusqu'à l'arrivée d'un catamaran à 18h00. Les profondeurs sont excellentes jusque sur les bords mais beaucoup de mouche (ça prend absolument des moustiquaires). J'ai pu remettre l'éclairage dans mon écran de GPS en vérifiant dans le livre d'instructions.

Frederica River:

On a levé l'ancre le lendemain à 7h00, derrière le catamaran qui était à l'ancre avec nous. Il s'agit de "Lily Pad". On s'est suivi toute la journée. Une belle journée chaude et humide avec un mercure à 80°F et aucun vent. On se dirigeait vers Jone Creek pour la nuit mais l'entrée s'est avérée peu profonde (on était à la marée basse). On a donc poursuivit jusqu'à Frederica River où l'on a jeté notre ancre à 14h30 (31°11'.65N 081°25'.03W). Belle rivière large et profonde avec multitude d'oiseaux. On a eu droit à un magnifique couché de soleil orangé au dessus de la ville de Brunswick.

Bells Creek:

On s'est levé à 5h30, le 16 novembre, pour quitter à 6h30. On a eu droit au même soleil qu'hier soir c'est-à-dire orange à son levé. Chemin assez étroit dans Jekyll Creek puis arrivons à l'endroit où sont construit les sous-marins américains. Énormément de surveillance de la Coast Guard. On a dû croiser une bonne dizaine de "zodiac" avec toujours au moins 3 personnes à bord. À 12h40 on fait notre entrée officielle en Floride avec tout un accueil. Juste devant nous un immense fort; le Fort Flinch et il est sur une magnifique plage de sable. Quelques dauphins croisent notre route au même moment puis... Désolation! 2 grosses usines qui puent et qui crachent leurs boucanes. On s'ancre à Bells Creek (entre les deux usines) à 13h45 (30°40'.65N 081°28'.78W) face à la marina de Fernandina Beach. Lorsque le soleil s'est couché c'était encore plus beau comme spectacle! Les lumières des deux usines me donnait l'impression d'être ancré sur la Métropolitaine, près des raffineries de l'Est de Montréal. Ce fût mon Welcome to Florida...

Matanzas River (St. Augustine):

Le lendemain on lève l'ancre à 7h00 direction Ft. George River. On y est arrivé tellement tôt qu'on a décidé de poursuivre notre route tout en surveillant les ancrages possibles. Le ciel a été nuageux toute la journée mais finalement le soleil s'est pointé le bout du nez à 15h00. Le passage de St. Augustine Inlet s'est fait à pas de tortue à cause des indications sur ma carte mais, grâce à mon merveilleux Stéphane R. (qui m'avait indiqué au crayon le chemin à suivre) je m'en suis sortie comme une pro. On a jeté l'ancre à 15h45 devant le Fort Castillo de San Marcos de St. Augustine (29°53'.77N 081°18'.55W) dans la Matanzas River. On prévoit y rester quelques jours. On a aussi découvert d'où venait le crépitement entendu sous le voilier: ce sont les Krills qu'on entend cogner sur la coque avec leurs petites pinces.

mercredi 11 novembre 2009

Savannah, Georgia

Herb River:

On a quitté la marina de Beaufort le samedi 7 novembre à 7h15. Ce qui nous a surpris le plus, ce sont les gens qui habitent dans leur bateau à la marina. Ils n'ont pas d'autre habitation et leur bateau ne sort jamais. On a vu des quantité de pots de fleurs sur le balcon arrière d'un bateau et un autre qui s'est "patenté" un escalier, sur le quai, pour entrée dans son bateau. C'est pas bête comme idée! On a navigué en alternance entre de grandes étendues d'eau et de petites rivières. Puis ce fût notre entrée en Géorgie par la traversée de la Savannah River. On s'est ancré à 15h00 à Herb River (32°00'.82N 081°02'.22W) juste après Thunderbolt.

Sail Harbor Marina & Boatyard:

Le lendemain je part le moteur à 7h00 et Normand lève l'ancre mais, au moment où "j'embraye" la transmission par en avant, j'entends un bruit d'enfer. Aucun problème au neutre mais en marche avant ou arrière toujours cette vibration et ce bruit bizarre. Normand remet l'ancre, on prend notre déjeuner et appelons BoatUS. À 10h00 le "towing" arrive mais...Coup de chance pour nous? Eh non! Le towing tombe en panne à peine 1/2 mille après. On remet l'ancre à nouveau. Il fait une deuxième tentative et là "paf" encore en panne après 100'. Mon homme met l'ancre pour une autre fois. Les gens qui passaient en bateau trouvaient ça rigolo et nous aussi finalement. Il faisait un magnifique soleil avec 75°F. Normand a même suggéré, en joke, de mettre notre annexe à l'eau pour le remorquer. Finalement il est allé chercher un autre bateau et nous a remorqué à la Sail Harbor Marina de Savannah (à 1 mille à peine). Comme on était dimanche il n'y avait pas de mécanique avant le lendemain. Par contre le gars de BoatUS avait pris soin d'aviser le propriétaire de la marina qu'on était là. Le lendemain le mécano. est venu voir notre problème et il devait absolument sortir notre voilier de l'eau pour vérifier. On a dû attendre la montée de l'eau, à 10h00, car on était à la marée basse. Lorsqu'il l'on levé, on s'est aperçu que c'était le "cutlass béring" qui était brisé. On a profité du fait qu'il était hors de l'eau pour faire nettoyer la coque. Elle était d'ailleurs beaucoup moins sale qu'on croyait et même moins qu'au Lac Champlain. On a aussi remarqué que l'anode du "shaft" était complètement détruite. C'est qu'on avait une anode de magnésium (pour l'eau douce) alors qu'on aurait dû en avoir une en zinc (pour l'eau salé). C'est vraiment quelque chose à vérifier lorsqu'on navigue en eau salé. À 14h00 tout était réparé et notre voilier était à l'eau. Comme on surveillait la progression de l'ouragan Ida, on s'est pris un quai à la marina pour la semaine. C'est un endroit magnifique avec plein de bons magasins autour (épicerie Publix, quincaillerie, librairie etc...). Une dame, qui habite dans son bateau à la marina et que Normand a aidée à transporter ses paquets, nous a laissé les clés de son deuxième véhicule le temps de notre séjour. Il pleut depuis hier 14h00 et de bons vents ont débuté cet après-midi (passage du front froid derrière Ida). On devrait reprendre notre route vendredi. On entend toujours l'espèce de crépitement sous la coque du voilier...

lundi 9 novembre 2009

Beaufort, South Carolina

Sloop Point:

On a poursuivi notre route le matin du 30 octobre mais sans NaMar. Celui-ci ayant une quille de près de 7 pieds, préférait poursuivre par la mer plutôt que par l'Intracostal Waterway (ICW pour les besoins du texte). Après lui avoir dit nos au revoir nous avons levé l'ancre accompagné de Julia Maria. La route était très étroite avec plusieurs hauts fonds à surveiller (surtout près des Inlet). Finalement NaMar a eu raison de vouloir poursuivre par la mer. On a été chanceux toute la journée avec la levée des ponts. Le 1er, qui levait au 30 minutes, nous a attendus ainsi que le second qui ne levait qu'au heure. On a eu une journée nuageuse avec un peu de bruine lors de notre ancrage à Sloop Point (34°23'.68N 077°35'.75W). Le chemin est sinueux pour s'y rendre mais tellement calme et serein comme endroit. Il y avait beaucoup de hérons et on entendait le bruit de la mer au loin.

Carolina beach:

Départ du lendemain à 7h30. Nous nous sommes arrêtés à Harbour Marina pour du diesel, de l'eau et un pump-out. Superbe marina. Lorsque les employés ont su qu'on venait du Québec, ils ont débuté une longue discussion avec Normand à propos de notre assurance-maladie. C'est le gros sujet de préoccupation des américains. La grippe A (H1N1) ne les préoccupe pas autant que chez-nous. Un beau samedi ensoleillé avec 82°F et peu de vent. Il y avait beaucoup de "locaux" sur les plans d'eau ainsi que de belles jeunes femmes en bikini (ce fût au tour de Normand de se rincer l'oeil). Au premier pont on a dû attendre 1 heure sur place car le "bridge master" attendait une ambulance et ne pouvait bloquer la route pour les bateaux. On s'est finalement ancré à Carolina beach (34°02'.95N 077°53'.36W) à 15h30. Comme on avait besoin de nourriture, Normand a mis l'annexe à l'eau pour aller faire une épicerie mais n'est revenu que vers 19h00, à la noirceur. Dire qu'en plus on reviens à l'heure normale cette nuit: réveil plus tôt demain et noirceur plus rapide le soir.

Calabash River:

Levée du corps à 5h30, le 1 er novembre, pour quitter notre ancrage à 6h15. Julia Maria nous a distancé rapidement avec son moteur plus puissant. On avait décidé la veille de faire route séparément à cause de la différence de force de nos moteur. Après Southport, nous sommes entrés dans un étroit canal où il y avait d'immenses maisons avec des palmiers et des terrassements superbes. On s'est ancré à 14h00 à Calabash River (33°52'.39N 078°34'.20W) mais j'ai presque accroché le fond à l'entrée avec un profondimètre qui m'indiquait 5.2' (ma quille fait 5'). Nous n'avons dormi qu'une heure sur deux car il a venté toute la nuit avec des rafales à près de 20 mph.

Thoroughfare Creek:

Départ à 6h30 le lendemain. C'était nuageux mais les vents étaient tombés. Nous avons suivi un catamaran (avec drapeau Français) toute la journée. Nous sommes toujours dans un étroit canal et à l'approche de Myrtle Beach les maisons se font de plus en plus "Big". Nous longeons aussi plusieurs terrains de golf. Puis nous tombons dans un magnifique chemin sinueux et étroit. Un peu comme le canal Champlain. On s'ancre dans un endroit de toute beauté et complètement désert: c'est Thoroughfare Creek (33°30'.92N 079°08'.63W). Il y a une immense dune de sable juste à côté de nous. C'est tellement beau.

Graham Creek:

On s'est levé à 5h30 après une bonne nuit calme et tranquille. C'était tellement beau: un levé du jour avec une légère brume sur l'eau. Comme au camp de pêche de Baie-Comeau quand j'étais jeune. On a quitté l'endroit à 6h30 dans une température fraîche de près de 45°F (10°C) mais le soleil a tôt fait son travail en nous réchauffant avec un beau 70°F. Encore un chemin sinueux, jusqu'à Georgetown, puis retombons dans un canal étroit. J'ai presque touché le fond à plusieurs reprises à cause de la marée basse de pleine lune. Nous avons ancré à Graham Creek et c'est vraiment plus profond que ce que les cartes indiquent (33°00'.48N 079°35'.36W).

Toogoodoo Creek:

On s'est réveillé à 6h30, le matin du 4 novembre, et sans cadran (enfin! ça fait du bien...). On a levé l'ancre à 7h00 direction Isle of Palms. Comme c'était tout près on a pris ça relaxe. On y est arrivé à 10h30 et comme il faisait un beau soleil avec peu de vent on a décidé de poursuivre notre route. On a passé Charleston vers 11h30 et avons discuté avec Julia Maria qu'on a entendu sur la radio VHF. Il était ancré près d'une marina pour quelques jours afin de visiter l'endroit. Nous on est pas très "grosse ville" mais plutôt campagne et farniente à la maison (comprendre ici sur notre voilier). Après le pont bascule de Charleston on a croisé la "gang" de québécois de "Au gré des vents" qui était en annexe, ancré tout près. Puis on est entrée dans Elliott Cut: CHERCHEZ L'ERREUR. C'est un très étroit petit passage d'à peine une centaine de pieds de large et d'environ 1/4 de mille de long. Ce fût long et pénible comme passage. Il ne faut jamais le traverser durant la montée ou la descente de marée mais seulement à l'étale. On avait omis de vérifier cette information, résultat: mon moteur à 3200 tr/min (6.5 Kn) avec un fort courant de 4.5 Kn dans l'nez ce qui nous donnait une vitesse de 2 Kn. On avait vraiment l'impression de faire du sur place. Après ce fût encore un chemin sinueux et difficile à prévoir. Je devais régulièrement regarder mes cartes et me fier aux alignements. On s'est ancré à 16h45 dans Toogoodoo Creek (32°39'.70N 080°16'71W) après avoir croisé un dauphin à l'entrée. Encore un bel ancrage tranquille et reposant.

Downtown Marina Beaufort, South Carolina:

On a quitté à 7h00, le 5 novembre, avec un beau soleil mais toujours des températures fraîches le matin. On poursuit dans les méandres de la Caroline du Sud. On arrive de justesse pour la levée du pont de 13h30 à Beaufort (prononcez Bewfort). On arrête à Downtown Marina pour du diesel et décidons de se prendre un quai pour au moins 2 jours (32°25'.97N 080°40'.49W) le temps de faire du lavage et du ravitaillement de nourriture. On sort se promener un peu autour: superbe paysage avec d'immenses palmiers qui bordent les rues. Le plus impressionnant est de constater la hauteur de la marée: près de 9 pieds wow! Ça fait du déplacement d'eau ça! Deuxième surprise: un son étrange qui vient de la coque du voilier. C'est comme un crépitement, un peu comme le bruit du bois sec qui brûle dans le foyer. Au début on croit que c'est un problème électrique mais le son est égal de la proue à la poupe, donc ça vient de sous le voilier. Ça nous inquiète moins, mais c'est quoi?

vendredi 6 novembre 2009

Beaufort, Marine Corps Air Station (North Carolina)

Deltaville:

Nous avons quitté Solomons Islands, le matin du 19 octobre, en flottille d'environ 15 voiliers (incluant des américains). Il faut dire qu'après 4 jours de pluie et de froid tout le monde avait la bougeotte. Nous avons ancré à côté de la marina de Deltaville (37°32'.89N 076°19'.79W) après avoir accroché le fond, dans le canal d'entrée, à la marée basse (on est finalement sorti de notre position après plusieurs tentatives). Ce fût une grosse journée de navigation surtout à cause des vents nord-ouest de 20 Kn (au portant) mais accompagnés de vagues de 5-6 pieds surtout lors de la traversée de la Potomac River. Une journée de 11 heures de navigation, le repos était bien mérité. On a eu la chance d'avoir le soleil avec nous et des températures de près de 70°F. Il y a même un petit oiseau qui s'est permis de faire une bonne heure avec nous, perché sur l'écoute du génois. Comme la journée a été longue, on s'est permis un repos le lendemain.

Old Point Comfort:

Le réveil du 21 octobre s'est fait avec un levé de soleil resplendissant. Nous avons quitté notre ancrage accompagné de Julia Maria et de NaMar. Celui-ci a accroché le fond à la sortie (avec sa quille de près de 7 pieds) mais a réussi à s'en sortir. C'est la vie en voilier; toujours surveiller les profondeurs et les heures de marées. On a navigué dans une eau calme avec un chaud soleil et une température de près de 72°F. On s'est tous ancré à Old Point Comfort ( 37°00'.62N 076°19'.07W) juste avant Hampton Roads (car les places se faisaient plus rare à cet endroit). Nous sommes près de Norfolk et ça se voit. Il y a des vaisseaux de guerre en quantité impressionnante: porte-avions, destroyers, corvettes, pétroliers, cargos pour le transport d'équipements militaire ainsi que des vaisseaux en construction. Sur la radio VHF on entend que des avertissements, aux petits bateaux, de ne pas s'approcher des vaisseaux de guerre à plus de 1000' sinon ils peuvent agir pour nous en éloigner (ça veut dire tirer à vue). Assez impressionnant.

Portsmouth:

Départ de Old Point Comfort à 9h00 le 23 octobre. Il y avait 4 dauphins qui ont longé nos voiliers le temps de sortir de notre ancrage. À peine 2 heures plus tard ont s'ancraient à côté de Tidewater Yacht Marina (face à l'hôpital) à Portsmouth, en face de Norfolk (36°50'.69N 076°17'.94W). On est allé visiter la ville à la recherche d'un épicerie mais avons dû prendre l'autobus (gratuite) pour s'y rendre. Il faisait une telle chaleur que Normand a dormi dans le cockpit. Le lendemain on s'est fait réveiller pas un immense bateau de croisière qui a accosté à Norfolk. On voyait même l'écran géant de télévision de notre ancrage. En après-midi les vents se sont levés du Sud à 20 Kn avec des rafales à 30 Kn (passage d'un front froid en vue). J'ai reçu sur mon VHF un message d'un autre voilier à l'ancrage, "Au gré des vents", qui m'avisait qu'un voilier à côté de nous chassait dangereusement vers nous. Normand est allé avertir les agents qui surveillaient le bateau de croisière et ils sont venus tenter de le sécurisé. Puis ce fût au tour d'un autre voilier qui s'est mis à chasser. Comme les proprio. étaient absent, et que se sont nos compagnons de route, Normand et le proprio. de "Au gré des vents" ont embarqués sur le voilier et ont réussi à le faire démarrer et le ré-ancrer. Ce fût donc la journée "check les bateaux autour".

Bouée 141:

Nous sommes tous repartis (Julia Maria, NaMar et moi) le matin du 25 octobre direction "Coinjock Marina". La route a été un peu plus difficile dans North Landing River à cause des vagues provoquées par le vent ainsi que de l'étroitesse du canal où l'on peut circuler (il n'y a que du 3 à 5 pieds autour). En arrivant à Coinjock on a décidé de continuer car on ne trouvait pas vraiment de place à notre goût. On s'est finalement ancré à côté de la bouée 141 dans 10' d'eau (36°17'.31N 075°57'.41W). On entendait même des courses de voitures au loin. C'était comme au Riverside de St-François quand j'étais plus jeune. Ce fût une belle nuit calme et tranquille.

Près de Wilkerson Bridge:

Le lendemain entrons dans Albemarle Sound. Nous avons ouvert le génois mais on avait de fortes vagues avec des vents du Nord-Est de 15 Kn. C'était assez difficile à manoeuvrer et c'est Normand qui a dû prendre la barre car c'était beaucoup trop forçant pour moi. Puis entrons dans Alligator River-Pungo River Canal: un long long corridor en ligne très très droite. On s'est ancré à la sortie du canal, juste après le pont de Wilkerson (35°33'.49N 076°28'.15W).

Big Creek de South River:

Le départ du 27 octobre s'est fait dans un épais brouillard (merci merveilleux GPS) jusqu'au milieu de Pungo River. On déroule notre génois par la suite, dans Pamlico River. Les vents sont faibles, de l'ouest, pour tomber complètement arrivé dans Neuse River. On voulait se rendre à Oriental mais comme la météo annoncait des vents du Sud on a préféré s'ancrer dans Big Creek de South River (34°57'.03N 076°35'.04W). C'est une belle petite baie très tranquille mais profonde que de 8'.

Taylor Creek (Beaufort North Carolina):

Le lendemain entrons dans Adams Creek. Il y a plusieurs belles et grosses maisons tout le long du trajet. On aperçois nos premiers palmiers wow! En arrivant à Beaufort les vents se sont levés juste avant d'arriver au pont. On s'est tous ancrés à côté des moorings de Taylor Creek (34°42'.90N 076°39'.88W). Juste à côté il y a le "Rachael Carson National Estuarine Sanctuary" où l'on voit des chevaux sauvages patauger sur le bord d'une belle plage de sable (c'est ma belle-soeur qui serait folle de joie).

mercredi 4 novembre 2009

En attendant la suite...

Je pense à vous régulièrement mais les connexions internet sont difficiles et les batteries du voilier difficiles à recharger avec ce soleil qui baisse à l'horizon. On prévoit être à Beaufort, South Carolina, demain et dans une marina. C'est là que je vous donnerez plus de nouvelles. Pour l'instant que du beau et bien relaxant.

vendredi 16 octobre 2009

Patuxent River, Naval Air Station

Nous sommes allés visiter le Boat Show dans la canicule du 9 octobre. Il a fait jusqu'à 84°F avec du soleil et pas besoin de vous préciser que la crème glacée a été la bienvenue. Pour éviter l'empilade des annexes au "dinghy dock", on a pris le water taxi. Quelle belle invention. Pour 5$ il nous prend à notre voilier et nous ramène. On a jamais eu à attendre plus de 10 minutes pour du service et c'est disponible de 6h00 à minuit. On a même vu des gens payer pour une balade d'une heure, 12$, et ça leurs permettaient de visiter le port et d'admirer le coucher de soleil. Pour ce qui est du Boat Show, Normand et moi avons été un peu déçus. Il faut dire que c'est notre deuxième visite, en deux ans, et c'est finalement la même chose que l'année dernière. Il n'y avait pas vraiment de nouveauté et on n'avait vraiment rien de spécial à acheter. Comme ma mobilité est réduite, j'ai évité la visite des voiliers mais Normand y allait pendant que je prenais des pauses. Comme on doit quitter dimanche (on veut pas payer pour des journées de plus au mooring), notre samedi a été occupé à remplir nos réserves d'eau, faire faire le pump-out (c'est un bateau qui viens à ton voilier pour 5$), vider les poubelles, faire du lavage et faire une bonne épicerie. On a vraiment pas l'intention d'aller très loin dimanche, juste quitter Annapolis pour une petite baie au Sud.
Depuis notre départ nous n'avons eu que du beau temps, des températures chaudes, assez de vent pour lever les voiles à l'occasion mais pas trop pour créer des vagues monstres. Comme la vie comporte parfois des aléas et que personne n'est à l'abri, voici un léger historique des nôtres. La veille de notre visite au Boat Show, les batteries étant dues pour être rechargées, j'ai voulu partir le moteur du voilier mais en tournant la clé aucun contact, rien, néant! Après quelques vérifications on demande à Marcel, sur Na Mar, de venir vérifier avec son voltimètre (Normand a laissé le sien à Montréal). On défait plusieurs panneaux pour avoir accès aux fils. Y'a du courant qui sort de la batterie mais y'a rien du panneau de contact (où on met la clé). Coup de chance pour nous, sur le voilier face à nous il y a un gars spécialiste de l'électricité marine. Il viens voir le tout et trouve le problème. La "couette" de fil qui part du panneau de contact, passe à côté du moteur et se rend à la batterie a fondu et fait "sauter" le fusible. C'est qu'elle était trop près du moteur et celui-ci là fait fondre. Encore une chance pour nous, il y a un fusible d'extra juste à côté et nous n'avons qu'à replacer les fils ensemble avec du "tape" électrique.
On quitte finalement Spa Creek dimanche avec la levée du pont de 13h00. Na Mar nous accompagne et on se dirige vers South River. Notre première idée étant de s'ancrer dans Selby Bay mais comme la météo annonce des bons vents du Nord, avec des rafales jusqu'à 30 Kn, on se dirige plutôt en face dans Duvall Creek. Au moment de s'installer Normand s'aperçoit que son "windlass" ne fonctionne plus (moteur qui fait descendre l'ancre). Le temps de retirer la chaîne qui est à l'intérieur on s'installe finalement juste à côté de l'entrée d'une petite marina, tout près de Na Mar (38°55'.51N 076°29'.33W). Pour le windlass c'est pas vraiment grave, on va juste s'ancrer "à bras" comme on le faisait avant. En soirée un autre voilier s'installe près de nous. Les vents se lèvent vers 3h15 et je me lève pour vérifier notre position: Na Mar et l'autre voilier toujours de chaque côté de nous. Je me fait réveiller par mon homme à 4h45. Il n'aperçoit plus Na Mar et trouve que la côte est rendu loin de nous! Je démarre le moteur ainsi que le GPS... Eh oui! On a chassé (pour les néophytes ça veut dire que notre ancre a glissée sur le fond et qu'on s'est déplacé) avec notre nouvelle ancre Fortress. On s'est déplacé de 425' et tout ça sans rien accrocher. Comme on est maintenant bien ancré, on décide de rester à l'endroit où on est jusqu'au levé du jour. À 9h00 on lève l'ancre, avec Na Mar, direction St. Michaels. Journée nuageuse avec des vents du Nord à 10 Kn qui sont pratiquement tombés vers 13h00. Comme on est à moteur j'en profite pour écouter des CD francophones: Geneviève Jodoin, Pierre Lapointe et Mes Aïeux. Avant de jeter l'ancre, Normand prend soin de changer celle-ci pour notre bonne vieille ancre Bruce. Finalement, pourquoi changer une formule gagnante? On a affronté des vents assez forts au Lac Champlain et on a jamais chassé. On s'installe dans une petite baie face à St. Michaels (38°47'.35N 076°13'.20W). Julia Maria nous rejoint vers 17h00. On devrait être ici deux jours. Le lendemain on visite l'endroit: c'est un beau petit village un peu semblable à Catskill avec une quantité de petites boutiques de linges, de bijoux et de souvenirs. Le réveil du mercredi matin se fait à 6h00. On a peu dormi car il ventait assez fort. Après avoir écouté la météo, j'hésite à partir. Est-ce la fatigue qui me fait hésiter? Na Mar me sort des arguments convaincants et on lève l'ancre à 7h00. On déroule le génois au début puis rendu dans la Chesapeake on se décide à hisser toute les voiles. On est au portant, donc une belle navigation tranquille. Oups! La grande voile est débarquée de sa "track", dans l'enrouleur du mât, sur une longueur de 3 pieds. On se remet face au vent et réussissons à la remettre à sa place sans être obligé de la descendre. À 16h45 s'ancrons dans Back Creek de Solomons Island (38°19'.85N 076°27'.61W) à côté de Na Mar. Julia Maria n'a pu s'ancrer près de nous car son ancre Fortress n'accrochait pas! Il s'est installé un peu plus loin. Loin de moi l'envie de vous faire pleurer mais nous avons connu notre première journée complète de pluie et de froid ce jeudi 15 octobre. Nous avons sortis notre linge d'hiver ainsi que nos momies pour dormir. Cette pluie et ce froid devraient durer jusqu'à dimanche inclusivement. On a vraiment aucun problème à dormir. C'est plutôt le jour qui est inconfortable à cause de l'humidité dans le voilier mais on part la chaufferette avec la génératrice.
Finalement, voyager en voilier nous permet de voir le pays d'une façon différente. On est en dehors des endroits touristiques habituels. Se déplacer en autobus avec les travailleurs, discuter avec le chauffeur de taxi, la vendeuse d'une boutique ou la caissière de l'épicerie. Échanger avec une dame assise sur un banc de parc. Ça c'est aller à la rencontre du vrai monde, s'ouvrir au monde...

dimanche 4 octobre 2009

Annapolis (U.S. Naval Academy)

On s'était dit qu'on prendrait ça plus relax mais c'était sans prendre en considération Dame Nature. En voilier, c'est toujours Elle qui dicte notre route. On voulait descendre tranquillement, de baie en baie, mais comme le temps s'annonçait pluvieux avec des vents tournants au SSO on a jugé qu'il serait plus sage de descendre plus près d'Annapolis et de traverser sur la côte Ouest. On s'est donc ancré dans Magothy River après un trajet de 4 heures à moteur avec génois. Il tombait une légère bruine depuis le milieu de l'après-midi. Normand a voulu se saucer afin de se laver un peu. Une fois sur le balcon arrière... les deux pieds lui ont partis. C'est ce qu'on appelle une saucette rapide. Résultat: possiblement une fracture 5e orteil pied droit (mais je n'ai pas de R.X. dans les yeux). On devait attendre à lundi avant de faire notre entrée à Annapolis mais le lendemain (dimanche le 27 septembre) le temps étant toujours maussade, on prend la décision de se rendre à Annapolis. Nous ne sommes qu'à quelques milles finalement. On fait notre entrée dans Spa Creek avec la levée du pont de 12h30 (il lève au 30 minutes). Après un bref tour, Na Mar et nous prenons un mooring juste après le pont, à la marina municipale d'Annapolis mais Julia Maria, avec son 46', ne peut se mettre au mooring car c'est pour les bateaux de 35' et moins. Comme il y avait un Harbour Master très gentil, il a indiqué à Julia Maria un endroit pour se mettre à l'ancre au fond du crique. On est donc tous installés pour un bon 2 semaines, soit jusqu'à la fin du Boat Show d'Annapolis qui se tient du 8 au 12 octobre.

Depuis une semaine on fait tranquillement connaissance avec les lieux. Pour Normand et moi c'est vraiment comme retrouver un endroit connu (on y est venu en voiture, pour une semaine, l'année dernière). On est même rendu des "pro." du transport en autobus (qui ne respecte jamais son horaire!) et c'est la meilleur façon de faire un tour de la ville. On a pu repérer un Home Dépot, 2 West Marine, une grosse épicerie Giant et un gros centre commercial avec cinémas. On a aussi découvert que tout près de City Dock (où on met notre annexe) il y a une pharmacie où on peut avoir du pain, du lait, des boissons gazeuses et quantité de bonbons et biscuits (ça peut toujours dépanner en cas de besoin). Il y a aussi plusieurs commerces de crème glacée tout près et elle est délicieuse! C'est souvent Normand qui part, tôt le matin, faire les achats pendant que je récupère.

Moi qui croyait m'être bien rincée l'oeil à West Point, c'était rien à côté d'ici... Tous les jours j'ai le plaisir de voir déambuler sur le pont, à 200 pieds de moi, les étudiants de l'académie naval en entraînement de jogging. La fin de semaine, comme ils sont en congé, ils se promènent dans les rues vêtus de leurs uniformes. Hier on a eu droit à des uniformes bleu (de l'aviation) avec leurs petits képis et les blanc (de la marine) avec leurs petites casquettes... Oups! Suis-je en train de vous avouer un phantasme pour l'uniforme? On a aussi droit, à tous les jours à 18h50, à un retentissant coup de canon pour la descente du drapeau. Le tout est accompagné d'une petite musique genre marche militaire. Comme il est rendu 15h30 je dois vous laisser pour la pause quotidienne crème glacée. C'est pas toujours facile la vie de marin!

vendredi 25 septembre 2009

Un bon bout de fait...

On est finalement parti de Sandy Hook plus vite que prévu. Comme on avait la chance d'avoir un anticyclone sur la côte Est avec peu de vent, on a décidé de suivre nos copains de route (Julia Maria et Na Mar) qui voulait profiter de cette fenêtre météo pour se rendre à Atlantic City. Pourquoi pas? On a donc quitté le lendemain matin, en flottille de 4 voiliers (un certain Océane s'est joint à nous), à 5h00 du matin. La température était excellente. Environ 78°F avec une mer calme. J'ai aperçu mes premiers pélicans à une latitude de 39°41'. L'eau est déjà d'un belle couleur vert émeraude. On s'est ancré à Atlantic City à 18h45, juste avant le pont (qu'on ne peut traverser à cause de la hauteur de nos mâts). C'est fou les lumières qu'il y a à cet endroit. On se croirait en plein Las Vegas. On a même pas besoin d'éclairage dans le voilier, le soir, tellement il y a de lumières! Une chance que j'ai des "masques" que je peut mettre sur mes yeux pour dormir. On a un bon courant de marée à l'endroit où on est et, le surlendemain, on s'est fait surprendre en pleine nuit. Notre quille était coincée dans le câblot de l'ancre. On a réussi à se déprendre mais la même chose s'est reproduite le lendemain après-midi et cette fois, incapable de se déprendre. Une chance qu'un bateau de BoatUS passait à côté de nous. Il nous a pousser pour nous démêler et, comme la nuit avait été courte, on s'est pris un quai à la Trump Marina (oui, oui, celle du fameux Donald Trump). En fait, on est resté au quai de service pour la nuit car nous quittions le lendemain matin. On est parti à 8h00 (Océane nous a quitté depuis la veille pour poursuivre seul) avec Julia Maria et Na Mar. On s'est ancré à 16h00 à Cape May, face à la Coast Guard. Une chance qu'on quittait à nouveau le lendemain matin car on était près du chenal où sont passé, toute la nuit, des bateaux de pêcheurs. On a levé l'ancre à 6h00, pour faire le tour de la pointe de Cape May, car notre mât et celui de Julia Maria sont trop hauts pour passer par le canal. Le temps était nuageux et on a eu droit a un beau spectacle. Au moment où le soleil faisait son apparition entre les nuages, on a aperçu nos premiers dauphins. Quel merveilleux spectacle. On était tous comme des enfants. Les cris de joie et de surprise retentissaient dans nos radio à chaque fois qu'un voilier voyait un dauphin. On a même eu la chance d'avoir deux dauphins qui ont longé notre voilier, pendant une bonne minute, en nous jetant des coups d'oeil. On avait l'impression qu'ils nous indiquaient le chemin à suivre. La remontée de la Delaware Bay s'est faite sans problème. Une autre belle journée ensoleillée et humide (82°F) avec un petit vent du Nord qui nous a permis d'ouvrir le génois. On a tenté un ancrage à Chesapeake City mais l'endroit était déjà pratiquement plein et, comme Na Mar a un tirant d'eau de plus de 6', on a poursuivi notre route dans le canal C & D pour s'ancrer dans une belle petite baie vers la fin du canal (39°30'.6 N 075°54'.5 W) à 18h45. La nuit a été calme et très récupératrice. On s'est promis d'y aller un peu plus relax pour les prochains jours. De toute façon on ne peut arriver à Annapolis la fin de semaine (ça doit être plein de gens en congé, comme au Lac Champlain les week-end). Ce matin on a levé l'ancre à 10h30 pour se rendre un peu plus au Sud. On s'est ancré dans Sassafras River (après avoir contourné un immense champs de Crab Pot) à 13h00 (39°22'.9 N 076°01'.59 W). On a eu une autre journée de soleil avec 74°F et peu de vent, du Nord, qui devrait tourné à l'Est ce soir. On aperçois beaucoup d'envolées d'outardes et la descente des lépidoptères (papillons) Monarques. On prend tranquillement le train-train de la vie sur un voilier: ménage, lavage, vaisselle, travaux sur voilier etc... Dire qui en a qui pense qu'on est en vacances! (C'est maintenant notre devise)

samedi 19 septembre 2009

En attente de notre sortie en mer

Nous sommes présentement à l'ancre derrière le mûr brise lames de The Atlantic Highlands Municipal Marina à Sandy Hook (N40°24.98' W074°01.43') afin de faire nos derniers préparatifs et d'attendre une fenêtre météo pour notre sortie en mer de près de 24 hres. À l'ancre près de nous on retrouve Julia Maria et Na Mar ainsi qu'un autre qui se nomme Océane. Il fait un temps splendide avec un beau soleil et une température de près de 70° F. Il y a une belle plage de sable tout près de notre ancrage.
Voici un résumé de nos derniers jours. Lors de mon dernier message, j'étais à Catskill. C'est un beau petit village où on expose une quantité phénoménale de chats, sculptés dans différents matériaux et peint à la main. On en retrouve à tous les coins de rues. C'est vraiment original et de toute beauté. On a quitté l'endroit le matin du 14 septembre à 7h30. C'était frais (doudoune, pantalon et bas chauds étaient de mise) avec un peu de brume (surtout dans les plastiques de l'encloser) mais calme à cette heure matinale. On a croisé quelques phares sur notre route. Il s'agit de belles grosses maisons construitent sur des caps de roche au milieu de la rivière Hudson. Ils fonctionnent maintenant électroniquement mais autrefois ils étaient habités par des familles durant la saison de navigation. J'ai bien aimé la construction de l'école militaire de West Point. Pour une fois, c'est moi qui me suis rincé l'oeil. Une quantité de beaux mâles à l'entraînement... Wow! Nous avons vu des sauts en parachute du haut d'un hélicoptère, des gars s'entrainant à la course sur la voie ferrée, une équipe de football ainsi qu'une équipe d'aviron. On est arrivé, comme prévu, à Haverstraw pensant y être après la fermeture de la marina. On aurait pu se mettre au quai de service jusqu'à l'ouverture du lendemain mais, malheureusement, à notre arrivée c'était encore ouvert... On a fait le plein de diesel et, si on voulait rester, il fallait payer pour la nuit. On a décidé d'aller se mettre à l'ancre près de Croton point. Il était déjà 19h15 et le soleil se couchait lentement. Ce fût mon baptême d'ancrage à la noirceur avec le GPS. Assez précis comme instrument. Le lendemain nous nous sommes dirigé à la marina de la 79e, à New York, pour y débarquer mon frère. Comme il n'y avait aucun mooring de disponible à notre arrivée, à 13h00, nous avons jeté l'ancre au Nord du champs de bouées et Normand est allé le reconduire avec l'annexe. À son retour, nous avons pu nous accrocher à un mooring qui venait de se libérer puis, nous nous sommes souvenu qu'un de nos ami, Yvan de Beauharnois, nous avait demandé de visiter pour lui un voilier à vendre à la marina de Haverstraw. Comme c'est un peu grâce à lui qu'on fait de la voile aujourd'hui (il nous a vendu le Tanzer, le O'Day et nous a fait avoir le Bénéteau) nous avons décidé de rebrousser chemin et nous nous sommes ancrés près de Croton Point à nouveau. Le lendemain nous sommes allés à la marina d'Haverstraw et, juste le fait de parler d'Yvan, le "tapis rouge" c'est déroulé pour nous. Wow! Il a du pouvoir ce Yvan. Le proprio. nous a installé à un quai (gratuitement) pour le temps qu'on voulait et le mécano. est immédiatement venu vérifier nos haubans (sans aucun frais). Nous avons pu aller faire une épicerie et le lendemain, Normand a pu visiter le voilier pour Yvan.
Après avoir bien regardé nos cartes, la météo et les heures de marées, on a décidé de se rendre directement à Sandy Hook le lendemain (surtout qu'on ne veut pas vraiment visiter New York). On a quitté à 7h30. Il y a énormément de trafic dans New York et il y avait de bonnes vagues avec des vents de l'ouest. C'est surtout au sud de Battery (lieu de prise des données océanographiques et météo pour New York) qu'on a senti une différence. L'eau est salé et on est pratiquement en mer. On a même croisé un immense cargo transportant des "containers". À partir de maintenant, on doit vivre avec l'eau salé et la mer pour les mois à venir et j'adore ça.

dimanche 13 septembre 2009

C'est un départ...

Je sais, je sais, j'ai été longue à vous écrire...C'est que les derniers jours avant le départ ont été assez occupés. Nous avons été à la marina de Shelburne (à côté de Burlington), pour démâter, le 1er septembre et au retour ce fût les derniers achats avant le départ: la génératrice, l'internet Wi-Fi (mais chez Verizon ils ont été incapable de me brancher avec Linux), dépôt d'argent dans notre compte américain et dernier retour à Montréal pour prendre un peu de bagage et finaliser les derniers papiers. Nous sommes revenus à Plattsburgh le 4 septembre et ce fût les achats de dernière minute comme l'épicerie et les réserves pour quelques semaines en cas de besoin. On a suivi les conseils de plusieurs personnes qui nous ont dit d'éviter d'amener trop de conserves car, tout le long de la côte Est, on a tous les services requis pour la nourriture. J'ai aussi réglé mon problème d'internet: je dois maintenant apprendre à fonctionner avec Windows (moi qui commençais à bien maîtriser Linux) et ça fonctionne assez bien jusqu'à maintenant. En gros, le pire c'est la semaine précédent le départ. On est beaucoup plus à la course et beaucoup moins disponible pour notre famille ou amis. Normand est retourné à Montréal, tôt le matin du 7 septembre, pour ramener sa voiture, et mon frère Claude l'a ramené avec les derniers bagages. C'est Claude qui va descendre avec nous jusqu'à New-York pour nous aider dans les écluses.
Le matin du 8 septembre a été assez occupé car il restait quelques babioles à réglé mais on a finalement quitté la marina à 11h45. J'ai vraiment pas l'impression que je part à l'aventure. Je me sent plutôt comme si je partais une semaine en vacances...Le premier soir on a couché à côté de West Port (endroit bien connu où on allait souvent)et c'est vraiment au sud du Fort de Ticonderoga que je découvrais un nouveau territoire. Vous expliquer la beauté du paysage est assez difficile. C'est étroit, marécageux, rempli d'une quantité d'oiseaux et tellement silencieux, reposant, apaisant. C'est tellement beau...Il faut y être et le vivre. On s'est rendu jusqu'à Whitehall et avons accosté sur le mûr après l'écluse. En soirée nous avons été rejoint par Julia Maria et Na Mar (deux voiliers connus de Plattsburgh) et c'est avec eux que nous avons poursuivi notre route jusqu'à la fin des écluses (je deviens vraiment une Pro de l'accostage et de la maîtrise de mon voilier). On s'est arrêté avant l'écluse no.4 pour la nuit et le lendemain nous avons continué jusqu'à Catskill. Les deux autres voiliers ont arrêté à un mooring à Castleton-On-Hudson car ils étaient fatigués et en plus il pleuvait depuis le midi. Nous on préférait se rendre à Catskill pour y passer la fin de semaine et faire remâter, faire du lavage et se reposer. On a remâté le samedi à Riverview Marine mais les hommes ont dû aider pour ajuster les Haubans (câbles de chaque côté du mât) car ils ne font que reposer ton mât et on doit faire le reste... Samedi a été nuageux et pluvieux en fin de journée mais ce matin on s'est réveillé avec un beau soleil et une température de 79 F. Le temps s'est couvert en après-midi avec un vent Nord-Ouest (ça faisait du bien car dans notre petite rivière quand le soleil plombe, y fait vraiment très chaud). Julia Maria et Na Mar sont arrivés vers 11h00 et ont été à la marina Hop-O-Nose. Ils ont été remâtés la journée même. Demain on espère se rendre jusqu'à Haverstraw mais c'est quand même un bon 10 heures de navigation...Mardi on aimerait se rendre au mooring de la 79e, à New-York, pour y débarquer mon frère.

vendredi 14 août 2009

Les préparatifs

Au moment où j'écris, on est dans le "rush" final des derniers préparatifs. Voici un bref résumé du printemps. On a reçu nos vaccins à la fin du mois d'avril: Hépatite, rappel de Polio et Tétanos. C'est aussi à la fin avril (le 29) qu'on s'est rendu à Plattsburgh , avec l'aide de Jos, notre gardien et ami de St-Donat, pour enlever la toile qui recouvrait notre voilier durant l'hiver. Début mai, ce fût quelques voyages entre Montréal et Plattsburgh pour préparer la mise à l'eau: nettoyage extérieur du voilier et application de "l'anti-fouling", c'est comme un scellant qu'on applique sous le voilier (partie qui touche à l'eau) pour protéger la coque contre la corrosion de l'eau salé. La mise à l'eau s'est faite lundi le 11 mai, par une belle journée ensoleillée, à 12h15. Après avoir parti le moteur, l'euphorie du grand air m'a gagné et je n'ai pu m'empêcher d'aller faire un petit tour avant de m'installer à mon quai. On a même eu le temps de monter le Genois (voile avant) et de paresser au soleil le reste de l'après-midi.
Juin et juillet, les mois des achats: Comme on a fait l'acquisition d'un ordinateur portable, j'ai dû apprendre rapidement à m'en servir. À St-Donat, c'était pratiquement impossible d'en avoir un car la vitesse de chargement est beaucoup trop lente. On s'est également muni d'un bracelet Médic Alert (avec accès à notre dossier médical en cas d'urgence) à cause de ma sclérose en plaques et des allergies de Normand. On s'est acheté un GPS portatif au cas où celui du voilier nous ferais faux bond. C'est toujours pratique d'avoir un relevé de notre latitude et longitude pour se localiser. On s'est muni d'un annexe Caribe de 9' et d'un moteur hors-bord Suzuki de 15 HP. On veut pas trainer notre annexe derrière le voilier, on a donc installé un Davit (deux bras avec poulies pour remonter l'annexe) et un Bossoir (bras avec poulie pour soulever le moteur de 115 lbs) et on devait installer le tout avant de rentrer le voilier à St-Paul-de-l'Île-aux-Noix (St-Paul pour les besoins du texte) pour faire les gros travaux.
C'est le dimanche 12 juillet que nous sommes descendus (la rivière vers le Nord) à St-Paul via la Rivière Richelieu: Départ à 6h15 pour arriver à la douane Canadienne à 11h00. Repartons à 11h30 pour accoster à la marina Gagnon à 13h15. Ouf! On a accroché notre antenne, au-dessus du mât, sous le pont de Noyan. On a un tirant d'air (hauteur du niveau de l'eau jusqu'au dessus de notre mât) de 55.3' et on ajoute par dessus une lumière, une girouette et l'antenne ce qui doit faire un total d'environ 57' (lorsqu'on va démâter je vais mesurer le tout, c'est certain).
On est finalement resté à St-Paul 3 semaines au lieu de 2. On surveillait sans cesse le niveau de l'eau en espérant qu'il baisse mais il ne cessait de monter (on a même battu un record, en juillet, de seulement 3 jours sans pluie). On a fait faire un "Full Encloser", installé un panneau solaire ainsi qu'un ondulateur (pour modifier notre courant CC -des batteries- en courant CA -prises électriques). Notre lettrage sur le voilier et l'annexe est fait. On s'est fait installer un système de réfrigération/congélation mais ça fonctionne pas bien. On peut dire que c'est le seul "Bug" à date. Mathieu (le gars qui a installé le tout) est venu vérifier l'installation la semaine dernière et doit revenir lundi car y'a rien qui gèle... On s'est muni d'un téléphone cellulaire Américain (car ceux qu'on possèdent ne fonctionnent plus aux États-Unis) et on peut faire des appels partout (en signalant une multitude de chiffres, mais ça fait la job!). On s'est également muni d'un "find me SPOT", qui permet de nous localiser, via satellites, en cas d'urgence et permet aussi à nos proches de nous suivre via google map. On est revenu de St-Paul le 1er août et cette fois on a accroché les deux ponts (celui de Rouses Point également) mais aucun dommage car c'est juste l'antenne qui a plié (c'est comme une antenne de voiture, elle revient à sa position après). Toute cette préparation c'est sans compter les paperasses et les heures perdues au téléphone: décal et crusing permit U.S, licence radio et ISMM, assurance voyage, assurance du voilier, transfert de notre courrier et de nos finances à une personne de confiance, abonnement à Boat US (c'est un dépannage/remorquage pour les bateaux) etc...
Actuellement on est rendu au grand ménage du voilier avant de le remplir pour son Grand Voyage. Une chance qu'on a un été pourri, ça nous fait moins de peine de ne pouvoir faire de la voile à cause des préparatifs.

vendredi 31 juillet 2009

Les présentations

Pour bien faire et avant toute chose je voudrais vous parler un peu de moi. J'ai remarqué que lorsque je lis le Blog des aventures de certaines connaissances, il me manque toujours des informations importantes (pour moi en tout cas). Ces gens font quoi dans la vie? Comment leurs rêves est apparus? etc... Vous savez le genre de "potins" qu'on aime bien savoir pour se faire une petite idée des personnes qu'on va suivrent à travers leurs histoires. Je vous raconte donc nos débuts.
Je m'appelle Chantal et mon mari c'est Normand (ça c'était assez évident était donné l'adresse de mon blog). On s'est rencontré en 1991. J'habitais et travaillais à Montréal et lui habitait St-Donat. On s'est "fréquenté" à temps partiel jusqu'en 2003. Étant atteinte de sclérose en plaques, j'ai du cesser de travailler en 2000. Mon plus grand handicap étant mon manque d'endurance musculaire et une faiblesse de plus en plus importante au niveau des jambes. Je peut encore faire quelques pas avec des appuis (sur le voilier les distances sont assez courtes et je peut toujours m'appuyer sur quelque chose) mais la plupart du temps, je me déplace en chaise roulante (poussée par Normand parce que je n'ai pas l'endurance pour me pousser très longtemps). Vous pouvez vous imaginer le double défis dans lequel je m'embarque: descendre aux Bahamas en voilier avec un capitaine atteint de sclérose en plaques! (Pour les sceptiques, c'est vraiment moi qui est capitaine). Après quelques années de réflexions et surtout d'acceptation de ma maladie (et oui! on fini par accepter), Normand et moi avons décidé d'aménager ensemble à St-Donat, en 2003, et de se marier. Ce fût les débuts d'une vie beaucoup plus simple et en harmonie avec la nature. Je nourrissais mes oiseaux, mes écureuils, mes ratons-laveurs (l'été) et même un cerf (qui est apparu un printemps pour retourner à ses amours à la fin de l'été). J'ai même appris à reconnaître certain chant d'oiseau. Pour un fille ayant vécu 21 ans à Montréal c'est la preuve que tout est possible...

LE DÉBUT DU RÊVE
St-Donat est un petit village dans Lanaudière (mais y'a actuellement une discussion à savoir si on veut être avec la région des Laurentides) où il y a une multitude de lacs dont le lac Ouareau à proximité de notre maison. Normand a passé sa jeunesse avec un bateau moteur à faire du ski nautique et il rêvait depuis quelques années de s'en acheter un. Pour ma part, le "trip" de la vitesse, du bruit, de se faire "bardasser" continuellement, c'était pas mon fort. Finalement un jour du début de l'été 2004, sur un terrain d'un garage du village, il y avait un petit voilier à vendre. C'est Normand qui l'a remarqué en premier (il remarque à peu près tout...) et m'a amené le voir. Sans savoir pourquoi, sans savoir si on aimerait ça, sans aucune expérience, ou presque, je lui ai dit: "Ça m'tente" . On a donc acheté un Siren 17' et ce fût le coup de foudre pour nous deux. On a fait nos classes sur le lac Ouareau et dès septembre 2004 on débutait une série de cours théoriques, à Montréal, donnée par la Société de Sauvetage. L'été suivant on vendait le Siren pour le remplacer par un Tanzer 22' tout en continuant notre formation théorique. Comme il devenait évident que notre lac était trop petit pour nos ambitions, à l'été 2006, on s'est pris un quai à la marina de Chazy River, au Lac Champlain, et avons fait l'acquisition d'un O'Day 24'. C'est évident que ce fût un été de découverte... Une si grande étendue d'eau à découvrir et des forces de la nature à apprivoiser, parce que des vagues au Lac Champlain c'est pas comme des vagues au lac Ouareau. L'été suivant on changeait le voilier pour un Bénéteau Océanis 281 (28') et ce fût vraiment suite à cet été là que notre rêve a vraiment pris une forme beaucoup plus tangible. Nous étions en 2007 et Normand arrivait à sa pension (65 ans) au printemps 2009. Avec ma santé qui décline tranquillement mais sûrement, on souhaitait vraiment réaliser notre rêve mais comment? Puis la nature s'est chargé de mettre tous les éléments en place. Mais finalement c'est peut-être nous qui avons provoqué un peu les choses (en passant le livre "Le Secret" je ne l'ai pas lu mais j'en ai beaucoup trop entendu parlé et j'y crois peu). Donc, à l'automne 2007, on visite un voilier à vendre à la marina de Plattsburgh. Un Hunter 356 de l'année 2003. Wow! Que dire de plus. C'était notre bateau, notre maison. Dès la première visite on a été charmé et on s'y sentait vraiment bien. On a pris les moyens pour l'acquérir et on l'a laissé entreposé à la marina de Willsboro durant l'hiver car les anciens propriétaires (à qui appartient aussi la compagnie de vente de bateau Boats'r'fun) avait déjà des arrangements avec cette marina. À l'été 2008 ce fût donc l'apprentissage de nouvelles manoeuvres. On passait qu'en même d'un 28' à un 35.6' avec une largeur de 12'. C'est toujours moi qui est à la roue et c'est Normand qui saute sur le quai pour mettre ou enlever les amarres et finalement j'ai l'impression que c'est plus facile. Peut-être est-ce dû à l'expérience. Peut-être aussi parce qu'il est beaucoup plus manoeuvrant. C'est peut-être aussi simplement parce qu'on est bien et heureux. Comme le voilier a une quille de 5' (on dit un tirant d'eau) et que la rivière Chazy n'est profonde que de 5' (on a accroché la quille lors de notre dernière sortie à l'automne 2007 avec le Bénéteau qui avait un tirant d'eau de 4' 2''), on a débuté la saison 2008 dans cette marina mais on s'est pris un quai à la marina de Plattsburgh dès le début de juillet (avant que le niveau de l'eau baisse trop). C'est là que le "Sweet Madame Blue" (c'est le nom de notre voilier) a aussi été entreposé à l'hiver.

Normand est finalement retraité depuis le printemps. Sa saison de ski (parce que l'hiver il était patrouilleur de ski à temps plein, beau temps, mauvais temps) s'est terminé début avril et comme il a un duplex à Montréal (où habitaient ses parents), nous avons décidé d'y aménager afin de nous rapprocher du Lac Champlain pour les préparatifs de notre voyage. Le départ est prévu le 8 septembre 2009.

samedi 25 juillet 2009

Introduction

J'aimerais vous partager mon histoire. Elle consiste à descendre aux Bahamas avec mon voilier.
La suite est à venir bientôt.