samedi 31 mai 2014

Retour à Grenade et entreposage du voilier


Je te souhaite la bienvenue, Gilles, le numéro «25» de mon blogue. C'est vrai que le Nord du Québec peut nous offrir de magnifiques couchés de soleil, mais jette quand même un coup d'oeil à ceux du Sud. À cause de la latitude ils sont beaucoup plus rapides, mais offrent aussi une belle palette de couleurs. Si tu regardes mes photos depuis janvier 2010, y'en a des pas si pires.

Après 5 jours à Tyrrel Bay, c'est le temps de penser au remisage du voilier pour l'été. Mais avant, un peu de gâteries gustatives à Whisper Cove Marina.

On quitte donc Tyrrel Bay à 6h30, le 4 mai, avec voiles et moteur très lent (1500 tr/min). Le passage entre les îles se fait surtout sous voiles, avec un 18 kt de vent à 120° sur bâbord. Une fois sous le vent de Grenade, ça alterne vent et moteur selon les rafales de vent catabatique. Nous avions une bonne heure d'avance sur l'horaire de l'année dernière, jusqu'à l'arrivée à Pointe Saline (la pointe de l'aéroport). C'est là que nous changeons de cap pour un franc Est dans l'pif. Ouf! Je ne voulais pas brusquer mon moteur, mais des fois il faut c'qui faut! J'avançais à peine à 2 kt à 2200 tr/min. C'est là que j'ai perdu mon avance. Après discussion avec mon 1er Second, je tente d'augmenter la révolution du moteur, très lentement. 2400... j'attends un peu... 2500... j'attends encore et tout va bien. Allons-y pour un autre p'tit coup sur la manette... 2600 tr/min. O.K j'arrête ici. Ça roule rondement mais lentement. On entre dans le chenal de Woburn Bay à 14h00 et accostons à la marina de Whisper Cove à 14h30. 12°00'.611N 061°44'.022W.



On voit bien la sécheresse qui a sévi tout l'hiver.

Pour faire concurrence à Fred Pellerin et sa traverse de lutins de Saint-Élie-de-Caxton, Gilles, le propriétaire de la Marina de Whisper Cove, a installé un panneau indiquant une traverse d'iguanes.

Et voici un des habitants du lieu.

C'est surtout Normand qui s'est rempli la panse avec les excellents produits du Maître boucher Gilles, de Whisper Cove Marina. Malheureusement, j'aime moins la viande (je suis plutôt «P» - Pâtes, Pizza, Poissons, Poulet, Patate, Pain et Pâtisseries) mais, même ses produits, j'en mange assez souvent et avec plaisir. ATTENTION: Ça vaut le détour si vous êtes dans les environs, et c'est aussi le point de rencontre de tous les navigateurs Québécois à Grenade.

Nous avons quand même profité du fait d'être à quai, avec électricité, pour débuter le rangement et le ménage du voilier. Comme le rendez-vous pour sortir le voilier, à Grenada Marine, était pris pour le 20 mai, nous avions prévu nous y rendre la veille, prendre un mooring de la marina (gratuit lorsqu'on y entrepose notre voilier) pour être fin prêt pour la sortie du lendemain. Normand a appelé la veille pour vérifier l'heure exact de la sortie et, comme c'était prévu pour 13h00, nous avons décidé d'attendre au lendemain matin pour nous y rendre, et profiter d'une journée de plus à quai. Même si nous avions encore le vent et la vague dans l'pif, ça nous aura pris 2 heures de navigation pour y être.

Depuis 3 ans, nous utilisons une peinture anti-salissure (antifouling) de marque «Sea Hawk 44», que nous appliquons à chaque saison et, à chaque sortie de l'eau du voilier, la coque était toujours impeccable. Cette année, nous avons dû gratter la coque à plusieurs reprises, et nous ne sommes pas les seuls à avoir eu des problèmes avec cette peinture. Comme le fournisseur offre une garantie de son produit, nous tenterons de voir si nous pouvons être dédommagé.

La quille semble pas trop attaquée par les «Barnacles» (mais d'habitude y'a rien).

Voyez maintenant le dessous du voilier. Et ce n'est que pour 6 mois à l'eau. Les «Barnacles» auraient-ils développé une résistance au cuivre et à l'étain de la peinture?

Comme le voilier fût sortie à 13h00, et avant qu'il soit bien nettoyé et installé, on peut dire que le 20 fût une journée de perdue pour la préparation de la fermeture. Comme nous quittons le 25 tôt le matin, il nous reste encore 4 jours pour finaliser nos préparatifs.

On met toute la nourriture non périssable dans d'immenses sacs style «ziploc» (en cas d'éclatement dû à la chaleur),

ainsi que tous les produits ménagers.

En fait, à cause de la poussière de sable du Sahara amenées par les Alizés, tout est enveloppé dans des sacs. Nous recouvrons ensuite la table et les banquettes avec d'immenses draps/couvertures en toile. Vous savez, ceux qui servent normalement à recouvrir le sol, lors des travaux de peinture.
L'autre petit problème, c'est le soleil qui jaunit tout l'intérieur et amène une chaleur suffocante. J'ai trouvé la solution.



Je met du papier d'aluminium dans tous mes hublots. Ça se travaille bien et laisse la chaleur à l'extérieur. J'ai tellement aimé que, cette hiver, j'ai laissé l'aluminium dans les hublots fixes et, sincèrement, c'était plus confortable à l'intérieur.

Voilà pour notre saison de navigation 2013-2014.
Prochain article: «Le retour au Québec».

Pour bien finir, voici mes derniers couchés de soleil/ciel du soir des Caraïbes.








jeudi 1 mai 2014

Bequia et Tobago Cays (SVG), puis Tyrrel Bay Carriacou


Bateau de croisière, 5 mâts, qui entre aux Saintes lors de notre départ le 3 avril.

Couché de soleil à Sainte-Lucie.

Comme prévu, c'est le 22 avril, à 17h00, que nous avons levé l'ancre pour Bequia (SVG). Comme mentionné plus tôt, le plan de navigation est assez simple depuis la Guadeloupe: soit on longe les îles de près et on roule à moteur, soit on s'en éloigne un peu pour profiter des alizés. Par contre, dans ce cas, il faut souvent s'éloigner à plus de 10 miles, selon la hauteur des montagnes (plus elles sont hautes, moins le vent passe). Après, il ne reste que les passages entre les îles. Jamais plus de 20 miles, mais souvent plus venteux, avec des vagues plus fortes et plus courtes (effet couloir). Il y a aussi la possibilité de passer au vent des îles, du côté Est, mais moins d'ancrages en cas de besoin.

Nous avons donc longé l'île de Ste-Lucie et, à 21h30, rendu aux Pitons, un drôle de bruit venant du nouveau presse-étoupe PSS. Je ralentis la vitesse de rotation du moteur à 1500 tr/min., c'est mieux, j'essai jusqu'à 2200 tr/min. (normalement je tient la rotation à 2500 tr/min.), ça fonctionne 1 hre, mais je doit rebaisser à 1500 tr/min. car le bruit recommence. Comme nous sommes rendus dans le passage, sous voiles ça va bien. Les vents étant jusqu'à 21 kn avec une vague de 2 mètres assez courte. On discute alors de la stratégie à suivre si nous devons arrêter complètement le moteur. Il nous faudra alors un endroit où le voilier peut être sorti de l'eau.
1- Remonter à Rodney Bay, Ste-Lucie.
2- Profiter du fait que nous sommes dans le passage Ste-Lucie/St-Vincent pour passer à l'Est des îles et entrer directement à Grenada Marine.
3- Prendre la chance de poursuivre notre route comme prévu et, si nous devons arrêter le moteur, mettre l'annexe à l'épaule si nous devons nous éloigner pour avoir du vent.
C'est cette option que nous choisissons. La rade de Bequia est facilement manoeuvrable sous voiles et, dans les Grenadines, il est facile de passer à l'Est des îles au besoin. Nous poursuivons donc dans le passage et je dois barrer à la main (ou avec mon pied gauche, ce qui est plus confortable pour moi) car P.A. ne fourni pas.
Comme Normand a dû vérifier le presse-étoupe sous la couchette arrière, la tête en bas et en plein sommeil (il dormait déjà à 19h00), son souper a servi à nourrir les poissons des alentours. Je l'ai laissé dormir le reste de sa nuit. J'ai donc décidé de passer le plus près possible de la côte de St-Vincent, jusqu'à la baie de Kingstown, afin d'avoir un angle meilleur pour Bequia. En plus, le long de l'île, le vent étant absent, il est facile de mettre l'annexe à l'eau pour s'éloigner et aller chercher le vent, au besoin.
Lorsque Normand s'est réveillé, à 6h00, j'ai retenté d'augmenter le moteur à 2000 tr/min. Ça fonctionnait. Nous sommes entrés dans le passage à 8h30 et, comme prévu, seulement sous voiles. À 10h15 nous étions ancrés 12°59'.973N 061°14'.841W.

Nos bananes achetées à Bequia. Cette île est le paradis des fruits frais.

Après 3 jours, on décide de se rendre dans les Tobago Cays. Navigation à voiles, et moteur que pour le départ et l'ancrage 12°37'.869N 061°21'.435W.

L'eau turquoise des Tobago Cays. La barrière de corail qui coupe la vague (où l'on voit l'eau roulée), et qui laisse passer les alizés pour nous rafraîchir et, en arrière plan, les îles de Petit St-Vincent (SVG), la plus petite, et Petite Martinique (Grenade). Deux îles collées, mais deux pays!

Mardi le 29 avril, on quitte tôt pour l'île voisine, Union, afin d'y faire nos papiers de sortie de St-Vincent et Grenadines (SVG). Neil, le gars du resto. des Tobago Cays, avait prévenu un copain qui nous y attendait «Tiger». Pour 50 EC (20$ Can.) nous avions un mooring et le taxi aller-retour pour l'aéroport (l'endroit où l'on fait les papiers). Pas d'annexe à mettre à l'eau et pas de tracas d'ancrage. Dès le retour de Normand, direction Tyrrel Bay, Carriacou. Sous voiles encore, puis moteur pour l'ancrage, nous étions ancrés à 12h30 (pour un départ à 8h00) 12°27'.473N 061°29'.209W.