vendredi 8 juillet 2011

Le retour à Montréal


C'est du 26 mai au 20 juillet qu'à lieu nos vacances à Montréal. Un bon 2 mois de repos avant la dernière étape de ce voyage. Ce sera la plus longue période de cohabitation en milieu restreint (le voilier), soit 9 mois et, cette fois, aucun plan de navigation précis. À part la période des ouragans, de juin à novembre, où nous devons naviguer près de Grenade (car c'est un région protégée), le reste du voyage se fera au gré des humeurs et des rencontres. Mais pour l'instant, L'HISTOIRE INCROYABLE de notre retour à Montréal. Le matin du 26 mai, Gilles, le propriétaire de la marina de Whisper Cove, est venu nous chercher au voilier à 6h45, pour nous conduire à l'aéroport. Oups! J'avais mal regardé l'heure du départ. C'était 10h00 plutôt que 9h00. Ça nous a permis de prendre un café, puis, enregistrement des bagages, douanes et embarquement à 9h30.

Sur le tarmac de l'aéroport de Pointe Saline, Grenade.

Le décollage.

Quelques "amis" navigateurs dans Prickly Bay.

True Blue Bay et une petite partie de la piste de l'aéroport.

La côte Sud-Ouest de l'île de Grenade.

Une belle vue de l'unique piste de l'aéroport de Pointe Saline.

Sur notre tribord, les îles Turcs & Caïcos.

L'arrivée à Miami. Les navigateurs qui connaissent l'endroit peuvent reconnaître au loin l'inlet.

Survol de Miami.

Encore plus bas.


L'atterrissage à 13h00. Remarquez bien la différence d'inclinaison de l'aile à mesure qu'on se rapproche du sol.
Une chance pour moi, j'ai eu le loisirs d'avoir une escorte avec une chaise roulante. Vue l'étendue de l'aéroport, je crois que je n'aurais jamais pu me rendre à la porte d'embarquement pour 15h30. Étant donné que nous avons un peu de temps devant nous, et une faim de loup, direction la jouissance sublime: pizza et coke. Je sais, c'est pas santé mais c'est tellement bon. Et la dernière fois, ça remonte au 26 mars, le jour de la fête de mon homme, à bord de "Monelisa".
Maintenant place à L'HISTOIRE DE FOU...
Ça commence avec un retard de 30 minutes lors du décollage de Miami à New York. En soit, pas si pire, sauf pour nous. Notre prochain vol de New York à Montréal est prévu pour 19h30 et, avec ce retard de 30 minutes, ça nous fait arriver à New York à 19h00. Une chance pour nous, nous n'aurons pas de bagages à récupérer, car ils seront automatiquement transféré dans l'autre vol. Mais, n'oubliez pas que j'ai une Sclérose en Plaques donc, une mobilité excessivement réduite.



Décollage de Miami.

Là, pour les connaisseurs, nous voyons très bien l'inlet "Government Cut".
Tout au long du trajet, je ne cessais de vérifier ma montre, mais il me semblais impossible de réussir à attraper notre vol de 19h30.



L'atterrissage à l'aéroport La Guardia de New York à 19h00.
Ai-je un ange qui me protège? Nous nous sommes précipités à la porte de sortie de l'avion et, comme un heureux hasard, un préposé attendait quelqu'un avec une chaise roulante. Il y avait même un nom d'inscrit sur la chaise (mais pas le mien). Normand lui raconte notre histoire et, le merveilleux préposé m'assoie dans la chaise. Nous partons alors à travers l'aéroport à la course. J'avais l'impression d'être dans une course de Formule 1. C'était digne des meilleurs films d'Hollywood. Et bien, après cette course folle, nous sommes arrivés à temps au comptoir d'embarquement mais... Imaginez quoi?
Notre vol vers Montréal est annulé. Je peut vous dire que tous les saints du ciel y ont passés. Et, l'avantage d'être en pays anglophone, c'est que l'on peut sacrer allègrement et fort. Ça fait tellement de bien. Après... On se rend à l'évidence qu'on ne peut vraiment rien y faire, et tous les pourquoi n'y peuvent rien. La seule question à se poser est comment? Comment j'avance avec cette situation? American Airlines nous propose un vol de remplacement le lendemain à 13h00, de La Guardia, ce qui nous ferais une arrivée à Montréal à 14h00 un vendredi ou, un vol à 9h00 le lendemain, mais, de l'aéroport JFK. Nous acceptons cette dernière proposition et, comme nous devrons être à JFK pour 6h00, nous décidons de nous y rendre directement et d'y passer la nuit. Ça ne sera pas la première fois qu'on passe des nuits plus ou moins blanche. On prend cette expérience un peu comme lorsqu'on fait de grande traversée de plusieurs jours. Normand part donc à la recherche de nos bagages, qui devais être dans le vol qui est annulé, et reviens vers 20h30. Comme il n'y a plus de navette entre les aéroports, nous attrapons un taxi au coût de 13$/pers. La distance à parcourir est d'environ l'équivalent de Montréal/Mirabel, mais en plein coeur du centre-ville de New York. Nous nous sommes installés dans un coin de l'aéroport où une douzaine de personnes étaient regroupées pour sommeiller, en attendant leurs vols du lendemain. Cette aéroport est presque désert jusqu'à 3h00 le matin, où les comptoirs American Airlines reprennent leurs activités. En plus, la climatisation est tellement forte, que s'étendre sur le plancher est une mission périlleuse. Nous avons quand même pu fermer l'oeil quelques heures.

Le plancher glaciale de l'aéroport JFK.

Belle décoration des mûrs de l'aéroport.
Vers 6h00, Normand est allé porter les bagages puis, avec l'aide d'une préposée aux chaises roulantes, nous nous sommes rendus dans la zone d'embarquement. Comme il y avait du tapis sur le sol, ça m'a permis de faire un petit somme. Comme Normand avait pu se payer un bon 3 heures durant la nuit, c'était à mon tour d'en profiter. En plus, il avait un bel écran géant devant lui, avec les nouvelles de CNN. À 7h15, il me réveille subitement et me dit de surveiller les bagages, car il doit aller vérifier quelque chose. Il revient à 8h15... SURPRISE!!! Notre vol de 9h00 vers Montréal est annulé mais... American Airlines nous offre un vol assuré avec Air Canada, à 12h00, mais à l'aéroport La Guardia. Le coût du taxi est assumé par eux et nous avons un coupon de 10$/pers pour un repas à JFK. Maintenant, nous devons tenter de récupérer, encore, nos bagages. Nous nous rendons au carrousel indiqué, et rencontrons 2 autres couples dans la même situation que nous. Après environ 30 minutes d'attentes avant d'avoir nos bagages, nous nous rendons tous dehors pour attendre le taxi. Pas besoin de vous dire que le repas j'en avais rien à foutre. Tout ce que je voulais c'était de me rendre à La Guardia au plus vite. Nous devons absolument prendre un taxi de la compagnie offerte par American Airlines. Comme il n'y en a pas de disponible, un premier couple "call" un taxi ordinaire à ses frais. Quand nous apercevons le fameux taxi que nous attendons, l'autre couple s'y précipite et, heureusement, nous avons pu nous joindre à eux. Maintenant, n'oubliez pas qu'il est environ 9h30, un vendredi matin d'une fin de semaine de 3 jours aux États-Unis (Memorial Day) et, comme à Montréal, il y a aussi un "festival" des cônes orange. Nous avons environ 5 miles de parcourus lorsque... Taratata...Ça se peut même pas! Même dans la meilleur comédie cinématographique, une telle histoire ne tiendrait pas la route. Mais, croyez-moi, je ne l'ai pas rêvé. Le taxi est tombé en panne. Non non, c'est même pas une "joke". Là, la seule réaction possible, nous avons tous pouffé de rire. Finalement, le pauvre chauffeur a réussi à repartir son taxi mais, à chaque mile parcouru, je me disais qu'on approchait du but sans jamais être certaine qu'on y arriverais. Finalement, nous y sommes. Maintenant, direction le comptoir Air Canada pour enregistrer les bagages. Comme j'étais à la toilette, il ne voulait pas prendre mes bagages pour les enregistrer. Chaque bagage doit être avec son propriétaire au moment de l'enregistrement. Une chance, je suis revenu à temps. Il aurait fallu nous remettre à la fin de la ligne d'attente, si je n'était pas revenu. Là, autre surprise! Sur nos billets et nos bagages, il y avait une grosse étiquette qui indiquait le mot "stand by". Pourtant, au comptoir d'American Airlines, ils nous avaient bien dit que le vol était assuré. Je savais qu'il y avait deux autres couples avant nous, qui auraient les premiers sièges disponibles. On se rend donc dans la zone d'embarquement. Un petit recoin, où les passagers de deux vols, arrivants et partants, sont regroupés. Normand me laisse dans ma chaise roulante, près du comptoir d'embarquement. Il se dirige vers le comptoir des billets et explique notre histoire de fou au préposé. Celui-ci lui répond: "Inquiétez-vous pas? Vous aurez un siège garanti, et pas dans le vol de 12h00, mais celui de 11h00. En plus, vous pourrez prendre un verre à ma santé". Lorsque Normand reviens, il est 10h30 et c'est déjà l'heure de l'embarquement. Enfin une bonne nouvelle. Air Canada nous a trouvé deux sièges en première classe. Un petit vol d'à peine 50 minutes avec jus, collation, croissant et gâteau. Après la récupération des bagages et la douane, taxi jusqu'à Cartierville, au coût de 40$. À ce prix, ça vaut pas la peine de faire déplacer des gens pour un transport, ou même, de payer pour laisser la voiture à l'aéroport. On sait déjà comment on y reviendra, le 20 juillet. C'est ici que j'ai envi de dire, ou plutôt d'écrire:"Tout est bien qui fini bien" et "Vive l'Aventure".

dimanche 3 juillet 2011

L'île de Grenade

Tel que prévu, nous avons quitté Tyrrel Bay le matin du 21 mai, avec un au revoir à Oceana I. Comme leur réservation à la marina de Whisper Cove est prévue plus tard que nous, ils ont décidé de continuer la visite de Carriacou. Encore une belle navigation à voile presque jusqu'à notre arrivée à l'ancrage de Grand Mal, Grenada, à 14h00 (12°04'.203N 061°45'.368W). Après un peu de farniente et mon "p'tit réseau" de 16h30 (radioamateur), une petite sieste avant le souper, puis observation des tortues autour, avant le dodo. Le lendemain, 22 mai, direction Clarke's Court Bay où se trouve notre marina. Comme notre réservation n'est faite qu'à partir du 23 mai, nous nous mettons à l'ancre dans Petit Calivigny Bay (12°00'.155N 061°43'.725W) qui est près de notre marina.

La propriété en construction, d'un particulier, sur l'île de Calivigny. Cette île est privée et nous ne pouvons y avoir accès.

Le bateau qui transporte les employés, matin et soir, sur l'île en construction. Le tout au frais du nouveau propriétaire.

Ciel du soir, le 22 mai, Petit Calivigny Bay.
C'est le lendemain, à 13h00, que nous nous sommes rendus à notre mooring de Whisper Cove Marina, à peine 1 mile de notre ancrage (12°00'.595N 061°44'.054W).

Vue de notre mooring de Whisper Cove.
À la marina, nous croisons Brigitte et Michel du voilier "Seakite", qui nous invite à faire partie du tour de l'île qu'ils ont organisé pour mercredi. C'est vrai que c'est la veille de notre départ pour Montréal, mais nous avons toute la journée du lendemain pour finaliser nos travaux et bagages. Nous acceptons avec joie. Il s'agit d'un tour de l'île en camionnette au coût de 350$ EC (environ 135$ US) durant toute la journée soit, de 9h00 à 18h00. Nous serons au moins 3 couples: Brigitte et Michel "Seakite", Fabrice et Patricia, dit Patou, du catamaran "Cigale" et nous.
Le lendemain, Normand part avec "la gang" pour du magasinage à St-George's, et un peu d'exploration de la place. De mon côté, je termine le rangement du voilier et finalise les bagages. Le 25 au matin, à 9h30 pile poil, "Shademan" (c'est le nom de notre chauffeur et guide) vient nous prendre à notre marina, avant d'aller chercher les 2 autres couples à la marina Le Phare Bleu. J'ai alors eu une belle surprise; outre "Seakite" et "Cigale", Aline et Luc "d'Oceana I" étaient là. Ils se sont tous croisés hier pendant la promenade à St-George's et Normand a voulu me faire la surprise.

En route vers la marina Le Phare Bleu.

Entrée d'une petite maison du coin.

L'ancrage de Ross Point (où il y a des voiliers) et la marina Port Louis (dans le Lagon de St-George's). Si vous agrandissez la photo, vous verrez "l'ami" de Normand du "petit" bateau vert nommé "steel".

La prison de St-George's.

Voilà comment on défriche les bordures de route: machette à la main, à pieds, avec une chaleur de 30°C et plus. Tout à fait écologique et ça crée de l'emplois mais, mal de dos assuré. Ici, la CSST n'existe pas.

Une partie de la ville de St-George's avec accès en bateau par The Carenage Bay.

Le stade de St-George's et LE sport national est le cricket. Nous avons même droit à une description des matchs à la radio locale.

L'arbre qu'il faut avoir à l'oeil: il est poison de l'écorce en passant par les feuilles et les fruits. Même un simple contact avec la peau est toxique.


Dans la majestueuse montagne qui nous amène vers la chute "Concorde", où la saucette sera fortement appréciée.

La merveilleuse chute en question.
Ici, je cherche les mots
Pour pouvoir exprimer
Le soulagement des maux
Que l'apesanteur me crée
Je cherche et compare
Sans jamais y arriver
J'aimerais vous l'exprimer
Mais n'arrive pas à trouver
Finalement et simplement; regardez.


C'est mieux que le plus fort de tout mes analgésiques
En plus de soulager la douleur physique
Ça m'apporte un apaisement mental
Digne des meilleures drogues "illégales".


Le spectacle de la flore locale était de toute beauté.
Après la baignade, direction la visite de l'usine de fabrication de muscade, appelée "nutmeg plant".

Dans l'ordre habituel et de dos: Normand, Patricia (Patou), Brigitte et Luc.

C'est ici que les noix de muscade sont séchées.

L'entrepôt de la précieuse muscade.

Une fois séchées, chaque noix est "brisées" à la main, pour en extraire la muscade et en faire le tri selon la grosseur.
Après, c'est direction restaurant Helena's pour dîner. Et quel dîner... Un délicieux buffet et vraiment abordable. Hum! Les estomacs criaient déjà depuis quelques temps, car nous y sommes arrivées vers 14h00.

Pourquoi ne pas profiter du balcon/terrasse pour le repas. Nous y voyons Aline, Michel, Brigitte, Fabrice et Normand.


Et nous avions une vue magnifique.

Tout au long du trajet, "Shademan" nous montrait la multitude de fruits et fleurs faisant partie de son magnifique pays.


Ici, des plants où poussent les ananas.

Et là, vous voyez le fruit rouge? Dessous y pousse 1 noix de cajou. Ça prend 1 fruit pour une seule noix. C'est pour cette raison que c'est si dispendieux.

Les tondeuses écologiques.

En route vers la distillerie de rhum de River Antoine.

Elle existe depuis 1785 et on y fabrique le rhum comme à l'époque.

Voici le précieux "jus" de canne à sucre, qui servira à faire le délicieux rhum. Le jus passe dans quatre bassins comme celui-ci, et est transféré, à la main, avec une immense louche.

L'immense roue qui fait fonctionner la machine qui broie la canne à sucre.

La broyeuse de canne à sucre.

Chariot dans lequel est placé la canne à sucre, pour être amené à la broyeuse.

La distillation finale avant l'embouteillage.
Nous avons poursuivi notre ballade le reste de la journée, avec un arrêt au bord d'un lac formé dans un cratère volcanique puis, retour à la marina à 18h30. Voici encore quelques photos croquées au cours de la journée.