lundi 28 décembre 2009

Pause à Stuart

Rock Point:

Nous avons finalement quitté Titusville le matin du 22 décembre. Darren était présent sur le quai à 9h00. Je crois l'avoir déjà mentionné mais je veut le re-préciser pour bien m'en rappeler: c'est un homme merveilleux et plein de bonté. Nous avons eu l'aide des employés de la marina pour sortir notre "Sweet Madame Blue" de son quai puis nous avons repris notre route direction Dragon Point. Le canal est toujours assez large jusqu'après le pont de Cocoa. Après, ça commence à rapetisser lentement. Arrivé à Dragon Point on décide de poursuivre afin d'éviter Véro Beach demain. C'est que les places se font rares, à Véro, et on ne veut pas vraiment arrêter pour longtemps. On poursuit finalement jusqu'à 16h30 où l'on s'ancre entre deux petites îles; c'est Rock Point (27°59'.082N 080°32'.566W) un peu après Palm Bay.

Sunset Bay marina & anchorage (anciennement Southpoint Anchorage):

Le réveil du lendemain s'est fait à 6h00. Comme nous sommes vraiment à côté de l'ICW, dès 7h15 nous reprenions notre route vers le Sud. Notre objectif étant d'atteindre Jensen Beach mais, avec les courants de marées qui recommencent, le calcul de l'heure d'arrivée est plus difficile (ETA-Estimation du Temps d'Arrivée). La route est de plus en plus étroite et nous longeons des petites îles où foisonnent une végétation luxuriante. Nous passons à côté des moorings de Véro Beach et il y a déjà 2 bateaux à l'épaule par bouée. Bonne décision de notre part de poursuivre plus loin. Normand commence à parler de St. Lucie River au Sud de Jensen Beach. Ça m'apparaît un peu loin mais on verra! Nous avons eu une belle surprise en arrivant à Fort Pierce: le bleu turquoise de l'eau est HALLUCINANT. Juste la vue de ce paysage donne une bouffée d'endorphine qui apaise tous les maux du corps et de l'âme. Après le pont, j'ai ouvert mon génois afin de prendre un peu de vitesse car j'avais un léger vent SE (au près). On a pu dépasser Jensen Beach et entrer dans St. Lucie River. Le faste et l'opulence des lieux est à couper le souffle. Juste devant les habitations, il y a des bateaux de 750,000$, en moyenne, et les maisons sont à la mesure de la démesure. Proportionnelles en coût aux bateaux accostés à côté. Et que dire de certains aménagements paysager: ça pourrait facilement rivaliser avec le Jardin Botanique de Montréal. J'avais l'impression d'être à l'émission "La vie des gens riches et célèbres" en direct. Une heure plus tard nous arrivons au pont de Stuart où nous avons dû attendre 30 minutes le passage d'un train avant que le pont lève. Juste après c'est la Sunset Bay Marina où nous avons pris un mooring (#53) à 10$ par jour (27°11'.783N 080°15'.748W). Il était rendu 17h30.


La chance du chiffre "13":

Depuis le début de notre aventure, ce chiffre nous suit partout. La première fois que nous avons vu notre "Sweet Madame Blue" c'était le 13 septembre. Nous avons fait le paiement le 13 novembre. Au printemps suivant nous avons pris rendez-vous avec Mme. Labonté, de Transports Canada, pour l'immatriculation. Ce qu'elle avait de disponible était le vendredi 13 à 13h00 et ainsi de suite...Sans jamais provoquer les choses, ce chiffre apparaît dans nos vies. Même le lettrage du voilier, la lettre "B" ressemble à "1" et "3" collés. Donc, pour se rendre où nous sommes présentement, nous avons du quitter l'ICW et remonter la St. Lucie River sur une distance d'environ 6 mn. C'est le chemin qui mène au St. Lucie Canal et au Lac Okeechobee. Dans le guide de Skipper Bob, nous devons aller à la fin du volume pour avoir les ancrages à cet endroit: ça se trouve au chapitre 13. Le lendemain de notre arrivée, nous nous rendons au bureau du "harbour master" pour s'enregistrer et remplir le formulaire de facturation. Comme c'est mon travail, je suis concentrée à remplir les multiples cases avec tous les renseignements requis et à la fin, on me remet une copie avec tous les codes d'accès de la marina. Je met le tout dans mon sac et nous quittons lentement vers le Publix. Normand me dit à la sortie: "T'as rien remarqué sur la facture?" Je lui répond: "Non" d'un air perplexe, tout en me demandant ce que j'aurais bien pu omettre de voir? Il me dit: "Check le numéro de facture". Je m'empresse de ressortir la facture pour y lire dans le haut, à droite: 0313. Ça tombe bien on voulait justement demeurer ici quelque temps. À la sortie de notre épicerie, un couple de notre marina, qui avait loué une voiture, avait remarqué que j'avais de la difficulté à me déplacer (je n'avais que ma canne). Ils ont été assez gentils pour nous ramener en voiture. Nous sommes donc à Stuart depuis le 23 décembre et nous avons été voir des voiliers à vendre: surtout des Hunter 41', 45', Aft cockpit, Deck Salon et Central cockpit. Nous avons fait une promenade sur la Osceolla et la Flagler Street (deux rues de boutiques). J'y ai même vu une boutique de manteaux de fourrure! Normand a réparé le tuyau du réservoir à eau chaude, qui coulait abondamment. Le dimanche, au restaurant de fruits de mer et de grillade "Sailor's Return", à côté de la marina, il y a un orchestre tout l'après-midi avec un saxophoniste des plus talentueux. Ce qui est bien, c'est qu'il y a des bancs sur le "boardwalk" et on peut les écouter bien assis (car ils sont dehors quand le temps le permet), en observant les bateaux et voiliers au loin avec les chauds rayons du soleil qui inondent notre visage. Nous avons aussi le privilège d'assister, à tous les soirs, à de magnifique couchés de soleil orangé: un pur délice.

lundi 21 décembre 2009

L'hiver est arrivé...

Étant "coincée" à Titusville, j'en ai profité pour terminer mes achats de costumes de bain et m'équiper d'un bon "kit" de plongée: masque, tuba et palmes. En passant, même en Floride les costumes de bain sont difficiles à trouver. Les magasins sont remplis de linge d'hiver!!! Eh oui! Comme au Québec. Des bottes en suède doublées de moutons, des chandails de laine, des tuques, gants et mitaines. Une chance qu'il y a des boutiques spécialisées d'équipement de plongée mais c'est un peu plus dispendieux. Bof! C'est Noël. On peut s'en permettre un peu plus. Tout ça grâce à mon merveilleux Darren qui nous sert de cicérone et de taxi.
Vendredi, le 18 décembre, j'entends mon homme se glisser lentement à côté de moi. Il était près de 5h00 du matin et j'entendais le clapotis de la pluie qui tombait sur le voilier. Au travers de mon léger sommeil, une douce voix me murmure à l'oreille (et c'est vraiment pas ce que vous pensez): "Capitaine Chantal, une tornade se dirige lentement vers nous. Elle est présentement près de Boca Raton en direction de Melbourne". C'est ce qu'on appelle un saut du lit spontané. Lorsque Normand m'a réveillée elle était en direction NW, vers Merritt Island et Cape Canaveral qui se trouve tout près de nous. Mon homme est sorti sécuriser le voilier (resserrer les amarres et rentrer tout ce qu'il y a dehors) pendant que je m'installais à l'ordinateur. Nous avons suivi son déplacement sur internet ainsi qu'à la radio. Une chance pour nous, elle a bifurqué vers le NE au large de Cape Canaveral.
Notre congélateur est enfin réparé et il ne reste plus qu'à l'ajuster à la bonne température. C'est d'ailleurs ce que mon homme a fait toute la fin de semaine. Samedi soir, nous avons assisté à une parade de Noël des bateaux de la marina. Vers 18h30 quelques bateaux, remplis de lumières et de décorations, ont paradé pendant une bonne heure dans la marina et la Indian River. Le soir je me suis permise d'écouter Mes Aïeux, La Volée d'Castors et le Bébert Orchestra que j'ai accompagnés avec mes cuillères. Je sais pas si c'était bon (mon homme ronflait à côté) mais j'ai eu beaucoup de plaisir et c'est vraiment ça qui importe.
Dimanche fût la journée rangement et grand ménage car on aimerais quitter lundi matin vers Miami. Comme il y avait "line-up" aux laveuses j'ai fait mon lavage à la main. Depuis le passage du front froid de samedi, les températures ont chutées assez brutalement. La météo annonce même du risque de gel et c'est surtout provoqué par les vents du NE. Ça devrait persister jusqu'à mercredi. En brave que nous sommes, nous sommes quand même allés à notre crème glacée à 16h00 puis Normand est allé faire une petite épicerie. Au retour il m'avait acheté un joli petit Poinsiettia. Bien sûr, je l'ai rentré à l'intérieur pour la nuit mais je lui ai trouvé un belle place à l'intérieur du cockpit (lorsqu'il fera plus chaud). Il est parfait pour s'installer dans le porte-gobelet.
Le réveil de ce matin s'est fait à 8h30 car nous devons finaliser notre paiement à la marina, avant de quitter, et elle n'ouvre qu'à 9h00. Ça paraît que l'hiver arrivais aujourd'hui. On a eu une nuit assez froide avec 37°F (3°C). Une chance que nous avons une chaufferette et l'électricité de la marina. Comme je ne voulais pas que mon Poinsiettia gèle, et en tant que capitaine, j'ai pris la décision de rester à la marina une journée de plus. Vous y avez cru n'est-ce pas? La vérité est que la nuit prochaine s'annonce aussi froide que la dernière et, comme nous ne sommes pas si masochistes que ça, nous reportons notre départ à mardi. Darren s'est montré encore très disponible pour nous. Il nous restait à faire des provisions d'aliments de chez Sam's (grosses portions ou grosses caisses). Le seule magasin facile d'accès, sans voiture, et pas trop loin du bord de l'eau (prix du taxi au retour) était à Lantana. L'ancrage ne semblait pas évident mais ça demeurait notre dernière possibilité. Puis Darren a bien voulu nous amener à celui de Cocoa. Il se trouve à 30 minutes au Sud de Titusville, par l'autoroute 95. D'ailleurs, sur cette autoroute, nous avons croisé une bonne dizaine de voitures du Québec. Là nous sommes vraiment préparés à vivre 3 mois sans ravitaillement. Il ne restera que les achats de nourriture périssable au besoin.

samedi 19 décembre 2009

Mes voeux de saison...

UN NOËL DES PLUS JOYEUX ET UNE EXCELLENTE ANNÉE 2010

Et au delà de la santé, car elle n'est pas toujours au rendez-vous, soyez à l'écoute de ce qui vous fait vibrer.
Pour moi c'est d'admirer un oiseau en vol, lire un bon livre, écouter de la musique, me laisser bercer par les vagues, manger ma crème glacée assise sur un banc de parc, chanter (même si je fausse), siffloter avec mes oiseaux, finalement, VIVRE AU PRÉSENT.

JE VOUS SOUHAITE, À TOUS, DE TROUVER L'ÉTINCELLE QUI ALLUME VOTRE COEUR D'ENFANT ET MET DE LA LUMIÈRE DANS VOTRE REGARD.

vendredi 11 décembre 2009

Les derniers préparatifs à Titusville

Et oui! Encore à Titusville mais vraiment pas malheureuse d'y être. Un peu par accident, un peu par un concours de circonstances et un peu aussi pour le côté pratique de l'endroit. C'est vraiment un endroit idéal pour terminer les derniers préparatifs et faire notre réserve de nourriture pour 3 mois car, dans les petites îles des Bahamas, les dépanneurs sont rares! Un autre avantage de l'endroit c'est, qu'à l'ancrage, il n'y a pas de courant et pas de marée. Wow! Je crois que c'est la première fois depuis New-York. Aucun calcul à faire, un sommeil réparateur durant toute la nuit et le voilier toujours nez au vent. Nous savions qu'à Titusville il y avait plusieurs épiceries comme Publix et Wal-Mart. Nous nous rendons donc à la marina municipale et nous décidons d'appeler un taxi pour le Wal-Mart. On avait bien vu un horaire d'autobus affiché sur le mur de la marina, mais personne savait le nom de l'arrêt à côté! Résultat de la course: 24.00$ aller seulement. C'est pas vraiment une économie ça! Une chance pour nous, à la sortie l'autobus était là et elle nous a ramenés face à la Westland Marina qui est juste à côté de la Municipal Marina. Coût: 0.60$ par personne mais ça c'est pour les vieux (mon mari) et les handicapées (moi). Le coût régulier est de 1.25$. Ici je laisse l'information à tous les navigateurs qui vont me suivre: l'autobus se prend face à la Westland Marina et c'est la "Rt 2" (c'est le numéro de l'autobus). Même si à l'arrêt c'est indiqué "rt 5" c'est vraiment là que l'autobus s'arrête. Elle fait le "loop", donc le tour complet, en 1 heure (ça permet aussi de faire un tour de la ville). Selon l'horaire, c'est l'arrêt juste après Titusville High Rise à toute les 48 minutes après l'heure (arrêt #9). Elle passe devant St. John's Plaza où il y a le Publix, un magasin 1$ ainsi qu'un salon de coiffure (nous en avons profité pour presque se faire tondre avant le départ) et là c'est 7 minutes après l'heure (arrêt #13). Elle arrive au Wal-Mart Supercenter, 20 minutes après l'heure, pour y repartir 10 minutes plus tard (arrêt #1). Il y a tout près une épicerie Target, un Home Hardware et Staples (bureau en gros) et c'est l'endroit idéal pour faire des photocopies des passeports et papiers d'immatriculation du bateau, licence radio, permis de l'annexe etc. pour les douanes des Bahamas, car il paraît qu'ils conservent tes documents lorsque tu entres et n'ont pas de photocopieuse!!! L'autobus poursuit sa route vers le Searstown Mall, 38 minutes après l'heure (arrêt #5), et là c'est évidemment le Sears mais il y a aussi Verizon et ACE Hardware tout près. Le départ se fait tous les jours, du Wal-Mart, à 7h30 (le samedi 8h30) et le dernier départ est à 16h30. Il n'y en a PAS LE DIMANCHE. Nous avons donc profité de notre séjour pour faire, à tous les jours, des voyages de nourriture non périssable et nous avons déjà pratiquement tout. Une chance encore pour nous, il y a plusieurs fronts froids qui ont traversé la région avec de bons vents. Donc aucune fenêtre météo pour la traversée aux Bahamas mais temps idéal pour magasiner. Comme nous sommes déjà au chaud en Floride et qu'on y est bien, on regarde la possibilité d'y passer l'hiver si nous n'avons aucune fenêtre météo. On se dirigerait peut-être vers les Keys, ou ailleurs, selon l'humeur!
Le fait d'être à l'ancrage si longtemps nous a permis de tester notre réserve de batteries et, malgré les 3 à 4 heures de génératrice par jour, nous sommes arrivés à la conclusion que 2 batteries, pour le roulement quotidien, c'est vraiment pas suffisant (surtout avec congélateur/réfrigérateur). Nous nous servions même de la batterie pour partir le moteur, ce qui nous donnait une capacité de 3 batteries. Mais encore là, c'était limite. Comme il y a réparation et mécanique (boatyard) à la Westland Marina, nous nous sommes informés pour l'installation de 4 batteries, pour le roulement quotidien, et 1 autre "crank", pour le démarrage du voilier. Le gros problème c'est qu'on ne peut mettre des nouvelles batteries avec les anciennes, résultat: on s'est commandé 5 nouvelles batteries et nous prendrons un quai à la marina lorsqu'elles arriveront.
Lorsqu'il pleut ou que les vents sont trop forts, nous demeurons sur le voilier. Ça permet de faire quelques travaux, du ménage, de la lecture, d'admirer le paysage et d'observer mes oiseaux. En passant je me suis fait un ami: c'est un aigle-pêcheur ou balbuzard pêcheur (Osprey en anglais). Il est perché toute la journée sur un des poteaux de l'entrée de la marina et me siffle à chaque fois qu'un bateau approche. Je lui répond en sifflotant à mon tour. J'ai pu le reconnaître grâce au masque qu'il a sur les yeux, un peu comme un raton-laveur. Il y en a aussi qui sont perchés sur les barres de flèche des voiliers de la marina.
Samedi le 5 décembre, nous avons assisté au lancement d'une fusée "delta" avec un satellite à bord. Nous entendions les directives, aux bateaux dans la région, sur notre VHF. Une partie de l'ICW était fermée ainsi qu'une zone de l'océan atlantique en cas de "perte de contrôle" de la dite fusée. Le départ était prévu pour 19h20 mais a été remis, puis remis et encore remis mais, à 20h47, j'ai aperçu une grosse boule de feu s'élever dans le ciel. J'ai réveillé mon homme (car il était endormi depuis longtemps) et on a pu la voir monter pendant un bon 5 minutes. Puis un bruit d'enfer en traversant le mûr du son. Elle devient, par la suite, un petit point lumineux, comme une étoile, et elle fini par disparaître; probablement lorsqu'elle largue son satellite qui lui, s'installe en orbite autour de la terre.
C'est finalement lundi le 7 décembre que nous sommes entrés à la Westland Marina pour l'installation de nos batteries. Comme il y a eu une erreur dans la commande, on a eu le quai gratuit pour la journée. Plus tard, Darren (c'est le nom de notre bon samaritain de la dinde de thanksgiving) a donné un "lift" à Normand pour qu'il s'achète une "Hawaiian Sling". C'est un long bâton avec un crochet au bout et un gros élastique et c'est pour pêcher. Pour plus d'informations à ce sujet il serait préférable d'aller voir sur internet. Ils ont fait près de 2 heures de voiture pour se rendre chez le "spécialiste" de ces cannes à pêche (1 heure aller et 1 heure au retour). C'était de l'autre côté de Cape Canaveral, sur le bord de l'océan. En fait, c'est ce qu'ils m'ont dit!
Nos voisins de quai sont des Américains de l'Illinois. Ils descendent en voiture, à chaque hiver, pour se rendre dans le Golfe du Mexique avec leur catamaran, qu'ils entreposent ici. Ils ont eu la gentillesse de nous prêter leur voiture à deux reprises: une belle Lexus. Ça semble assez courant, aux États-Unis, de prêter ta voiture. C'est la deuxième fois depuis qu'on a quitté le Québec. Ça nous a permis de faire des provisions de viande: le congélateur est plein.
De notre ancrage je voyais régulièrement des parachutes et ce, de chaque côté de la Indian River. Côté Ouest c'est probablement une école de parachutisme. Les fins de semaine, quand la température le permet, il peut y avoir 4 à 5 "largages" avec une bonne dizaine de parachutes à chaque fois. Du côté Est et juste à la sortie du Titusville Bridge (qui n'est qu'à 0.5 mille au sud de nous), il y a une école de Kitesurf. Les journées venteuses j'assistais à des spectacles de parachutes des deux côtés de la rivière: c'est comme une multitude de ballons qui dansent dans le ciel.
Jeudi le 10 décembre nous avons eu droit au passage d'un immense front froid. En l'espace d'à peine 10 minutes, le ciel s'est couvert comme en pleine nuit (et c'est à peine exagéré). Il n'y avait presque pas de vent et le temps était chaud et humide puis, d'un coup sec, le vent a soufflé avec des pointes à 30 mph du NE. La température est passée de 77°F à 60°F en à peine 2 heures. Pour une accro. à la météo comme moi, c'en était presque "jouissif" (et là je ne veux pas de commentaire de votre part sur le terme employé). C'est un autre côté positif de vivre sur un voilier. On vit vraiment en symbiose avec la nature et on apprend à la respecter.
Le lendemain, en vérifiant notre congélateur, on s'aperçoit qu'une bonne partie de notre réserve de viande n'est pas gelée. Oups! Problème de congélo? Eh oui! Pas grave. On est au chaud et la vie est belle. Un spécialiste viendra lundi. En attendant nous réussissons à "entreposer" notre viande dans le congélateur de la marina.
La fin semaine du 12 et 13 décembre fût celle de la "job de merde" et c'est au sens littéral. Nous avons fait l'installation de notre macérateur dans une grosse chaleur d'environ 82°F. Premièrement un bon pump-out. Le hic! il reste toujours un bon 2 pouces de "dépôts" dans le fond du réservoir et le tuyau qu'on doit connecter au macérateur est dans le bas du réservoir. Solution: rincer avec de l'eau et refaire des pump-out. C'était pas "ad retour d'eau claire" mais c'était déjà mieux pour faire la connexion nécessaire. Autre problème: étroitesse des lieux. L'accès se fait par un des coffres à l'arrière du voilier ainsi qu'un petit panneau dans la chambre arrière. Une chance que je suis mince. Résultat: lundi matin un couple courbaturé mais heureux d'avoir réussi le travail. Notre spécialiste de la réfrigération est arrivé lundi et depuis, nous avons fait des tests de température ainsi que commander un thermostat de congélateur que nous attendons. J'ai vu aussi mon premier lamantin de près. Il était bien installé au bout du quai où nous sommes. J'ai pu le photographier sous tous les angles. Il y est resté une bonne heure. Merci au congélateur de nous avoir retenus ici. C'est bien la preuve qu'il n'arrive jamais rien pour rien!
Mardi le 15 décembre, en fin de journée, Normand m'a amenée au Sand Point Park juste à côté de la marina. C'est un peu comme le parc Lafontaine avec un bassin d'eau, une fontaine et plusieurs oiseaux. Il y a même une affiche qui indique ceci: "Swimming prohibited. Beware of Alligators". Vous y croyez vraiment? J'ai bien essayé de convaincre Normand d'y faire saucette, pour que je puisse prendre une photo, mais il a préféré passer son tour. Il voulait m'y montrer un drôle d'oiseau qu'il y voit lorsqu'il va au Save a Lot pour l'épicerie. Et là j'ai pris des photos. Après des recherches j'ai appri que se sont des Cigognes d'Amérique ou Tantales d'Amérique (Wood Stork en anglais). Drôle de nom ou coïncidence: Tantale vs Chantal? Bref, ils n'ont pas de plumes dans le 1/3 supérieur du cou et sur la tête et cet endroit est comme crevassé. C'est pas joli mais je trouve ça beau quand même. De toute façon ce n'est pas l'apparence qui m'attire vers la nature et les animaux mais plutôt leurs comportements et habitudes. Normand a poursuivi sa route vers l'épicerie pendant que je me dirigeais vers mon cornet de crème glacée quotidien. Une buse a suivi mon déplacement dans le parc en allant se percher au devant de moi, à mesure de mon déplacement, puis Normand m'a rejoint et elle est partie.
On entend beaucoup de musique de Noël à la radio. Il y a même un poste qui en diffuse en continue, depuis un bon mois. Hier j'ai entendu "Alvin and the chipmunks: The christmas song" et ça m'a rappelé mes Noël de jeunesse, à Papineauville. Avec mes frères et mes cousins, nous faisions jouer ce "record", en boucle, entrecoupé de celui de "La Bolduc" et "Ti-Gus et Ti-Mousse". Ah! Pôvres parents! Ici c'est plein de décorations. Il y a plein de bateaux qui sont remplis de lumières (ça ce sont des bateaux-maisons qui ne sortent jamais de la marina). Mais c'est un peu incohérent pour moi! Noël ça va avec de la neige, du froid, des mitaines, un nez qui coule et un bon chocolat chaud après une journée dehors. En passant, nous ne remarquons même plus les palmiers autour de nous. C'est probablement qu'on se sent déjà un peu chez-nous. Nous sommes rendus comme des "vieux d'la place".