vendredi 11 décembre 2009

Les derniers préparatifs à Titusville

Et oui! Encore à Titusville mais vraiment pas malheureuse d'y être. Un peu par accident, un peu par un concours de circonstances et un peu aussi pour le côté pratique de l'endroit. C'est vraiment un endroit idéal pour terminer les derniers préparatifs et faire notre réserve de nourriture pour 3 mois car, dans les petites îles des Bahamas, les dépanneurs sont rares! Un autre avantage de l'endroit c'est, qu'à l'ancrage, il n'y a pas de courant et pas de marée. Wow! Je crois que c'est la première fois depuis New-York. Aucun calcul à faire, un sommeil réparateur durant toute la nuit et le voilier toujours nez au vent. Nous savions qu'à Titusville il y avait plusieurs épiceries comme Publix et Wal-Mart. Nous nous rendons donc à la marina municipale et nous décidons d'appeler un taxi pour le Wal-Mart. On avait bien vu un horaire d'autobus affiché sur le mur de la marina, mais personne savait le nom de l'arrêt à côté! Résultat de la course: 24.00$ aller seulement. C'est pas vraiment une économie ça! Une chance pour nous, à la sortie l'autobus était là et elle nous a ramenés face à la Westland Marina qui est juste à côté de la Municipal Marina. Coût: 0.60$ par personne mais ça c'est pour les vieux (mon mari) et les handicapées (moi). Le coût régulier est de 1.25$. Ici je laisse l'information à tous les navigateurs qui vont me suivre: l'autobus se prend face à la Westland Marina et c'est la "Rt 2" (c'est le numéro de l'autobus). Même si à l'arrêt c'est indiqué "rt 5" c'est vraiment là que l'autobus s'arrête. Elle fait le "loop", donc le tour complet, en 1 heure (ça permet aussi de faire un tour de la ville). Selon l'horaire, c'est l'arrêt juste après Titusville High Rise à toute les 48 minutes après l'heure (arrêt #9). Elle passe devant St. John's Plaza où il y a le Publix, un magasin 1$ ainsi qu'un salon de coiffure (nous en avons profité pour presque se faire tondre avant le départ) et là c'est 7 minutes après l'heure (arrêt #13). Elle arrive au Wal-Mart Supercenter, 20 minutes après l'heure, pour y repartir 10 minutes plus tard (arrêt #1). Il y a tout près une épicerie Target, un Home Hardware et Staples (bureau en gros) et c'est l'endroit idéal pour faire des photocopies des passeports et papiers d'immatriculation du bateau, licence radio, permis de l'annexe etc. pour les douanes des Bahamas, car il paraît qu'ils conservent tes documents lorsque tu entres et n'ont pas de photocopieuse!!! L'autobus poursuit sa route vers le Searstown Mall, 38 minutes après l'heure (arrêt #5), et là c'est évidemment le Sears mais il y a aussi Verizon et ACE Hardware tout près. Le départ se fait tous les jours, du Wal-Mart, à 7h30 (le samedi 8h30) et le dernier départ est à 16h30. Il n'y en a PAS LE DIMANCHE. Nous avons donc profité de notre séjour pour faire, à tous les jours, des voyages de nourriture non périssable et nous avons déjà pratiquement tout. Une chance encore pour nous, il y a plusieurs fronts froids qui ont traversé la région avec de bons vents. Donc aucune fenêtre météo pour la traversée aux Bahamas mais temps idéal pour magasiner. Comme nous sommes déjà au chaud en Floride et qu'on y est bien, on regarde la possibilité d'y passer l'hiver si nous n'avons aucune fenêtre météo. On se dirigerait peut-être vers les Keys, ou ailleurs, selon l'humeur!
Le fait d'être à l'ancrage si longtemps nous a permis de tester notre réserve de batteries et, malgré les 3 à 4 heures de génératrice par jour, nous sommes arrivés à la conclusion que 2 batteries, pour le roulement quotidien, c'est vraiment pas suffisant (surtout avec congélateur/réfrigérateur). Nous nous servions même de la batterie pour partir le moteur, ce qui nous donnait une capacité de 3 batteries. Mais encore là, c'était limite. Comme il y a réparation et mécanique (boatyard) à la Westland Marina, nous nous sommes informés pour l'installation de 4 batteries, pour le roulement quotidien, et 1 autre "crank", pour le démarrage du voilier. Le gros problème c'est qu'on ne peut mettre des nouvelles batteries avec les anciennes, résultat: on s'est commandé 5 nouvelles batteries et nous prendrons un quai à la marina lorsqu'elles arriveront.
Lorsqu'il pleut ou que les vents sont trop forts, nous demeurons sur le voilier. Ça permet de faire quelques travaux, du ménage, de la lecture, d'admirer le paysage et d'observer mes oiseaux. En passant je me suis fait un ami: c'est un aigle-pêcheur ou balbuzard pêcheur (Osprey en anglais). Il est perché toute la journée sur un des poteaux de l'entrée de la marina et me siffle à chaque fois qu'un bateau approche. Je lui répond en sifflotant à mon tour. J'ai pu le reconnaître grâce au masque qu'il a sur les yeux, un peu comme un raton-laveur. Il y en a aussi qui sont perchés sur les barres de flèche des voiliers de la marina.
Samedi le 5 décembre, nous avons assisté au lancement d'une fusée "delta" avec un satellite à bord. Nous entendions les directives, aux bateaux dans la région, sur notre VHF. Une partie de l'ICW était fermée ainsi qu'une zone de l'océan atlantique en cas de "perte de contrôle" de la dite fusée. Le départ était prévu pour 19h20 mais a été remis, puis remis et encore remis mais, à 20h47, j'ai aperçu une grosse boule de feu s'élever dans le ciel. J'ai réveillé mon homme (car il était endormi depuis longtemps) et on a pu la voir monter pendant un bon 5 minutes. Puis un bruit d'enfer en traversant le mûr du son. Elle devient, par la suite, un petit point lumineux, comme une étoile, et elle fini par disparaître; probablement lorsqu'elle largue son satellite qui lui, s'installe en orbite autour de la terre.
C'est finalement lundi le 7 décembre que nous sommes entrés à la Westland Marina pour l'installation de nos batteries. Comme il y a eu une erreur dans la commande, on a eu le quai gratuit pour la journée. Plus tard, Darren (c'est le nom de notre bon samaritain de la dinde de thanksgiving) a donné un "lift" à Normand pour qu'il s'achète une "Hawaiian Sling". C'est un long bâton avec un crochet au bout et un gros élastique et c'est pour pêcher. Pour plus d'informations à ce sujet il serait préférable d'aller voir sur internet. Ils ont fait près de 2 heures de voiture pour se rendre chez le "spécialiste" de ces cannes à pêche (1 heure aller et 1 heure au retour). C'était de l'autre côté de Cape Canaveral, sur le bord de l'océan. En fait, c'est ce qu'ils m'ont dit!
Nos voisins de quai sont des Américains de l'Illinois. Ils descendent en voiture, à chaque hiver, pour se rendre dans le Golfe du Mexique avec leur catamaran, qu'ils entreposent ici. Ils ont eu la gentillesse de nous prêter leur voiture à deux reprises: une belle Lexus. Ça semble assez courant, aux États-Unis, de prêter ta voiture. C'est la deuxième fois depuis qu'on a quitté le Québec. Ça nous a permis de faire des provisions de viande: le congélateur est plein.
De notre ancrage je voyais régulièrement des parachutes et ce, de chaque côté de la Indian River. Côté Ouest c'est probablement une école de parachutisme. Les fins de semaine, quand la température le permet, il peut y avoir 4 à 5 "largages" avec une bonne dizaine de parachutes à chaque fois. Du côté Est et juste à la sortie du Titusville Bridge (qui n'est qu'à 0.5 mille au sud de nous), il y a une école de Kitesurf. Les journées venteuses j'assistais à des spectacles de parachutes des deux côtés de la rivière: c'est comme une multitude de ballons qui dansent dans le ciel.
Jeudi le 10 décembre nous avons eu droit au passage d'un immense front froid. En l'espace d'à peine 10 minutes, le ciel s'est couvert comme en pleine nuit (et c'est à peine exagéré). Il n'y avait presque pas de vent et le temps était chaud et humide puis, d'un coup sec, le vent a soufflé avec des pointes à 30 mph du NE. La température est passée de 77°F à 60°F en à peine 2 heures. Pour une accro. à la météo comme moi, c'en était presque "jouissif" (et là je ne veux pas de commentaire de votre part sur le terme employé). C'est un autre côté positif de vivre sur un voilier. On vit vraiment en symbiose avec la nature et on apprend à la respecter.
Le lendemain, en vérifiant notre congélateur, on s'aperçoit qu'une bonne partie de notre réserve de viande n'est pas gelée. Oups! Problème de congélo? Eh oui! Pas grave. On est au chaud et la vie est belle. Un spécialiste viendra lundi. En attendant nous réussissons à "entreposer" notre viande dans le congélateur de la marina.
La fin semaine du 12 et 13 décembre fût celle de la "job de merde" et c'est au sens littéral. Nous avons fait l'installation de notre macérateur dans une grosse chaleur d'environ 82°F. Premièrement un bon pump-out. Le hic! il reste toujours un bon 2 pouces de "dépôts" dans le fond du réservoir et le tuyau qu'on doit connecter au macérateur est dans le bas du réservoir. Solution: rincer avec de l'eau et refaire des pump-out. C'était pas "ad retour d'eau claire" mais c'était déjà mieux pour faire la connexion nécessaire. Autre problème: étroitesse des lieux. L'accès se fait par un des coffres à l'arrière du voilier ainsi qu'un petit panneau dans la chambre arrière. Une chance que je suis mince. Résultat: lundi matin un couple courbaturé mais heureux d'avoir réussi le travail. Notre spécialiste de la réfrigération est arrivé lundi et depuis, nous avons fait des tests de température ainsi que commander un thermostat de congélateur que nous attendons. J'ai vu aussi mon premier lamantin de près. Il était bien installé au bout du quai où nous sommes. J'ai pu le photographier sous tous les angles. Il y est resté une bonne heure. Merci au congélateur de nous avoir retenus ici. C'est bien la preuve qu'il n'arrive jamais rien pour rien!
Mardi le 15 décembre, en fin de journée, Normand m'a amenée au Sand Point Park juste à côté de la marina. C'est un peu comme le parc Lafontaine avec un bassin d'eau, une fontaine et plusieurs oiseaux. Il y a même une affiche qui indique ceci: "Swimming prohibited. Beware of Alligators". Vous y croyez vraiment? J'ai bien essayé de convaincre Normand d'y faire saucette, pour que je puisse prendre une photo, mais il a préféré passer son tour. Il voulait m'y montrer un drôle d'oiseau qu'il y voit lorsqu'il va au Save a Lot pour l'épicerie. Et là j'ai pris des photos. Après des recherches j'ai appri que se sont des Cigognes d'Amérique ou Tantales d'Amérique (Wood Stork en anglais). Drôle de nom ou coïncidence: Tantale vs Chantal? Bref, ils n'ont pas de plumes dans le 1/3 supérieur du cou et sur la tête et cet endroit est comme crevassé. C'est pas joli mais je trouve ça beau quand même. De toute façon ce n'est pas l'apparence qui m'attire vers la nature et les animaux mais plutôt leurs comportements et habitudes. Normand a poursuivi sa route vers l'épicerie pendant que je me dirigeais vers mon cornet de crème glacée quotidien. Une buse a suivi mon déplacement dans le parc en allant se percher au devant de moi, à mesure de mon déplacement, puis Normand m'a rejoint et elle est partie.
On entend beaucoup de musique de Noël à la radio. Il y a même un poste qui en diffuse en continue, depuis un bon mois. Hier j'ai entendu "Alvin and the chipmunks: The christmas song" et ça m'a rappelé mes Noël de jeunesse, à Papineauville. Avec mes frères et mes cousins, nous faisions jouer ce "record", en boucle, entrecoupé de celui de "La Bolduc" et "Ti-Gus et Ti-Mousse". Ah! Pôvres parents! Ici c'est plein de décorations. Il y a plein de bateaux qui sont remplis de lumières (ça ce sont des bateaux-maisons qui ne sortent jamais de la marina). Mais c'est un peu incohérent pour moi! Noël ça va avec de la neige, du froid, des mitaines, un nez qui coule et un bon chocolat chaud après une journée dehors. En passant, nous ne remarquons même plus les palmiers autour de nous. C'est probablement qu'on se sent déjà un peu chez-nous. Nous sommes rendus comme des "vieux d'la place".

jeudi 26 novembre 2009

De St. Augustine à Titusville

Séjour à St. Augustine:

Le lendemain de notre arrivée on est sortie se promener dans St. Augustine. Une magnifique ville avec une superbe architecture. C'est vraiment à voir. Le collège est de toute beauté et il paraît qu'il y a des visites guidées à l'intérieur. Il y a de petites rues où l'on retrouve toute sortes de boutiques de chaque côté: beaucoup de galerie d'art, des vêtements signés genre Gucci, Versace et compagnie... des librairies, des boutiques de souvenirs etc. On a même vu un "rouleur" de cigare; il roule à la main des cigares Cubain. Il y avait aussi une boutique où l'on pouvait faire faire les armoiries de sa famille. On a retrouver d'où venait la famille à Normand et mon nom de famille était là aussi mais je n'ai pas eu le temps de le lire car il y avait des gens qui attendaient et eux voulaient vraiment acheter. À notre retour sur le voilier on a aperçu un énorme bateau de pirates, à l'ancre, devant le nôtre. Il y avait un tournage de film car plusieurs caméras s'y trouvaient et ils devaient reprendre sans cesse plusieurs prises de vues. Ils sont restés là jusqu'au couché du soleil.
Le lendemain (jeudi 19 novembre) on avait décidé de sortir faire une épicerie et Normand voulait aller voir un voilier à vendre mais, changement de programme...Les vents contraire au courant a fait débuter "la valse des voiliers" autour de nous. Normand a dû sortir son "horn" (criard en bonbonne) pour aviser un bateau à l'ancrage qu'un voilier s'en allait le frapper. À peine 1 heure plus tard, on a vu un catamaran, "Zuri", qui était lui aussi à l'ancre, se diriger tranquillement vers notre voilier. Normand est descendu dans l'annexe pour le repousser au loin. Une autre annexe est venu l'aider (Malaya le nom de son voilier, je crois) et pendant qu'ils surveillaient le catamaran à la dérive, quelqu'un s'est chargé d'aviser la Coast Guard qui a appeler la marina tout près. Ceux-ci ont pu rejoindre le proprio. qui est rapidement venu récupérer son Catamaran. Ouf! Toute une journée.

Daytona Beach:

On s'est levé à 6h00, le matin du 20 novembre, pour quitter avec la levée du pont de 7h00. On était 5 voiliers à se suivre. La première partie du trajet est légèrement sinueuse (ça aide à rester vigilante). Comme Normand s'installe pour diner, un "Zodiac" nous aborde avec 3 hommes en uniformes (et ce n'était vraiment pas le moment pour fantasmer). Il s'agissait de la Coast Guard qui faisait son inspection sanitaire. Ils veulent s'assurer qu'on ne déverse pas notre réservoir septique dans l'eau. Ils mettent un colorant dans la toilette et actionne la "chasse d'eau" pendant que le gars qui conduit le "zodiac" surveille l'arrière de notre voilier: si il aperçoit du colorant c'est environ 1000.00$ d'amende. Évidemment nous étions en règle. La loi nous interdit de déverser notre réservoir septique à l'intérieur de 3 milles des côtes Américaine. On fera l'installation du système de déversement une fois rendu à Miami, avant de traverser pour les Bahamas. La deuxième partie de la journée s'est faite en ligne droite dans un étroit "corridor" bordé de magnifiques maisons. Ce qui m'a surprise ce sont les cours grillagées et là, je m'explique. C'est un peu comme les "solarium de Paris", qu'on installe au Québec, mais au lieu d'être des panneaux de plastique en polymère, c'est d'immenses panneaux, genre "moustiquaires", et ça recouvrent la quasi totalité de leur cours arrière. Ce serait une belle idée pour profiter de nos étés à l'extérieur tout en étant à l'abri des moustiques (surtout dans les Laurentides). Mais comme m'a dit Normand, c'est investir beaucoup pour, peut-être, 2 semaines d'été! Voilà une autre raison qui motive mon voyage dans le Sud. On s'est finalement ancré à 15h30 après le Memorial Bridge de Daytona Beach et au Sud de la Halifax Harbor Marina (29°11'.90N 081°00'.37W). On se trouve à côté de la Daytona Marina & Boatworks du côté Ouest de l'ICW. On a passé la fin de semaine à Daytona Beach. Samedi ce fût la journée West Marine et épicerie. Une autre belle surprise nous attendait. Notre chauffeur de taxi, Ron, connaissait un peu le français et le Québec. Son père, originaire de France, a travaillé quelques années à Rivière-du-Loup comme grand chef cuisinier et a quitté pour aller travailler pour la famille Kennedy, wow! Le lendemain, rangement du linge "d'hiver", ménage et farniente. J'adore observer les buses planer dans les tourbillons de vents à la recherche de hauteur. Elle semblent tellement libre. Et les pélicans, avec leurs longs becs, ressemblent à des maringouins géants. Les observer plonger tête première dans l'eau pour attraper un poisson, c'est fascinant. On entend un gros "plouk" avec plein d'éclaboussure d'eau et ils ressortent avec un poisson dans leurs becs.

Indian River (Titusville):

Lundi, le 23 novembre, on se réveille à 6h00 avec du brouillard. On a attendu qu'il se dissipe un peu avant de lever l'ancre (au cas où mon GPS ferait encore des folies). Le trajet se fait pratiquement en ligne droite mais dans une vaste étendue d'eau qui n'est profonde que de 1 à 3 pieds de chaque côté de l'ICW. On a croisé toute la journée plusieurs petites chaloupes de pêcheur et quelque chose a rapidement attiré notre attention: les pêcheurs sont debout dans l'eau à côté de leur chaloupe! Ils ont de l'eau jusqu'à la taille et avec un bâton il gratte le fond. On en a vu d'autres avec des filets et on a même croisé un club de pêche où l'on voyait des papas enseigner à leurs jeunes enfants (eux restent dans leur chaloupe). On a eu quelques percées de soleil en après-midi mais avec un fort humidex et peu de vent. On est arrêté à la Titusville Municipal Marina, à 14h30, pour refaire le plein de diesel, un pump-out et remplir notre réservoir d'eau puis on s'est ancré dans Indian River, juste à côté du chenal d'entrée de la marina (28°37'.54N 080°48'.39W).

Séjour à Titusville: Le lendemain matin Normand est allé en annexe chez West Marine. C'est tout près de la marina. Il est revenu pour diner et en après-midi nous sommes ressortis à la marina: moi pour du lavage et Normand pour aller faire remplir notre bonbonne de gaz tout près et... encore une belle surprise. Je suis assise sur un banc dehors, je fait un peu de lecture en attendant mon lavage et j'entends: "mais c'est Chantal"! En me retournant je vois Line (du voilier Julia Maria). Elle et Guy sont ici depuis quelques jours avec le voilier "Amyrick". Ils font des travaux sur leur voilier, veulent aller à Disney World etc... Ils nous montrent comment attirer et voir les Manatees (lamantins en français). Depuis qu'on est en Floride on aperçoit régulièrement des panneaux avertissant des zones de manatees. Les bateaux doivent ralentir dans ces zones, sous peine d'amende, car se sont des animaux protégés par la faune. Mais ça c'est un peu comme nos affiches de zones de chevreuils: on voit beaucoup d'affiches mais rarement l'animal en question. Le bassin de la marina municipale de Titusville en aurait une bonne quarantaine et pour les attirer, il suffit de faire couler un boyau d'eau fraîche. Ils se précipitent immédiatement vers la source d'eau et wow! C'est énorme. Ici ils appellent ça des "sea cow" (vaches de mer). C'est une espèce en voie d'instinction et on les protègent car ils sont sans défenses. C'est gros, paresseux et ça aiment se faire des caresses entre eux. Il est par contre illégal de leur donner de l'eau sous peine d'amende de 250.00$. La raison est que si les mamans s'habituent à prendre l'eau fraîche des humains, elles omettent d'enseigner à leurs petits la façon de trouver des sources d'eau et ceux-ci en viennent à mourir. Le lendemain il a plût toute la journée avec de bons vents: on est resté sur le voilier à regarder nos cartes. Jeudi le 26 novembre, c'était Thanksgiving, tout était fermé. Un bon samaritain de la marina, qui adore les canadiens, nous avait concocté une immense dinde avec une délicieuse tarte aux noix de pacane. On s'est tous passé le mot pour se faire un souper de québécois et chacun y a apporté sa contribution alimentaire. À 17h30 c'était le rendez-vous, autour des tables à pique-nique de la marina, pour un joyeux et délicieux festin. Tout était tellement bon mais une note spéciale au délicieux fromage Brie, de Line, dans le sirop d'érable et saupoudré de noix de Grenoble. Le lendemain je me lève à 9h00 pour tenter de voir l'atterrissage de la navette Atlantis STS-129 (on est tout près de Cape Canaveral) qui est prévu à 9h22. Normand me dit qu'à la radio ils ont dit 9h44. On avait su par Dave, du voilier "Amyrick", qu'on l'entendrait entrer dans l'atmosphère et traverser le mûr du son. Dès 9h30 on est dans le cockpit à scruter le ciel puis un gros "pow", comme un coup de canon mais sans vibration, se fait entendre. On est comme deux enfants à chercher partout dans le ciel. On ne savait pas de quel côté elle arrivait? J'entends Normand me dire: "elle est là". On l'a aperçu glisser tranquillement et sans bruit vers sa piste d'atterrissage. Que de belles et grandes découvertes depuis mon départ. Bon "yeu" que la vie est belle! Depuis qu'on est entrée en Floride on s'est promis de se laisser porter par les hasards de la vie et c'est pour cette raison qu'on est toujours à Titusville: on est bien et heureux ici.

jeudi 19 novembre 2009

Welcome to Florida

Cattle Pen Creek:

On a quitté notre marina le matin du 14 novembre à 6h30. Le soleil n'était pas encore levé. On se promène toujours dans des chemins sinueux remplis de long "fouets" comme des joncs. On aperçois au loin des mâts qui sortent comme au milieu de nulle part... En plus j'ai mon GPS qui fait des folies et j'ai diminué l'éclairage sur l'écran, par erreur, sans savoir comment corriger la situation. On navigue donc le reste de la journée à la carte et aux bouées. Comme tout ceux qui sont passés avant nous et avant que le GPS existe. À 13h00 on jette l'ancre à Cattle Pen Creek (31°38'.46N 081°11'.13W) et on est seul jusqu'à l'arrivée d'un catamaran à 18h00. Les profondeurs sont excellentes jusque sur les bords mais beaucoup de mouche (ça prend absolument des moustiquaires). J'ai pu remettre l'éclairage dans mon écran de GPS en vérifiant dans le livre d'instructions.

Frederica River:

On a levé l'ancre le lendemain à 7h00, derrière le catamaran qui était à l'ancre avec nous. Il s'agit de "Lily Pad". On s'est suivi toute la journée. Une belle journée chaude et humide avec un mercure à 80°F et aucun vent. On se dirigeait vers Jone Creek pour la nuit mais l'entrée s'est avérée peu profonde (on était à la marée basse). On a donc poursuivit jusqu'à Frederica River où l'on a jeté notre ancre à 14h30 (31°11'.65N 081°25'.03W). Belle rivière large et profonde avec multitude d'oiseaux. On a eu droit à un magnifique couché de soleil orangé au dessus de la ville de Brunswick.

Bells Creek:

On s'est levé à 5h30, le 16 novembre, pour quitter à 6h30. On a eu droit au même soleil qu'hier soir c'est-à-dire orange à son levé. Chemin assez étroit dans Jekyll Creek puis arrivons à l'endroit où sont construit les sous-marins américains. Énormément de surveillance de la Coast Guard. On a dû croiser une bonne dizaine de "zodiac" avec toujours au moins 3 personnes à bord. À 12h40 on fait notre entrée officielle en Floride avec tout un accueil. Juste devant nous un immense fort; le Fort Flinch et il est sur une magnifique plage de sable. Quelques dauphins croisent notre route au même moment puis... Désolation! 2 grosses usines qui puent et qui crachent leurs boucanes. On s'ancre à Bells Creek (entre les deux usines) à 13h45 (30°40'.65N 081°28'.78W) face à la marina de Fernandina Beach. Lorsque le soleil s'est couché c'était encore plus beau comme spectacle! Les lumières des deux usines me donnait l'impression d'être ancré sur la Métropolitaine, près des raffineries de l'Est de Montréal. Ce fût mon Welcome to Florida...

Matanzas River (St. Augustine):

Le lendemain on lève l'ancre à 7h00 direction Ft. George River. On y est arrivé tellement tôt qu'on a décidé de poursuivre notre route tout en surveillant les ancrages possibles. Le ciel a été nuageux toute la journée mais finalement le soleil s'est pointé le bout du nez à 15h00. Le passage de St. Augustine Inlet s'est fait à pas de tortue à cause des indications sur ma carte mais, grâce à mon merveilleux Stéphane R. (qui m'avait indiqué au crayon le chemin à suivre) je m'en suis sortie comme une pro. On a jeté l'ancre à 15h45 devant le Fort Castillo de San Marcos de St. Augustine (29°53'.77N 081°18'.55W) dans la Matanzas River. On prévoit y rester quelques jours. On a aussi découvert d'où venait le crépitement entendu sous le voilier: ce sont les Krills qu'on entend cogner sur la coque avec leurs petites pinces.

mercredi 11 novembre 2009

Savannah, Georgia

Herb River:

On a quitté la marina de Beaufort le samedi 7 novembre à 7h15. Ce qui nous a surpris le plus, ce sont les gens qui habitent dans leur bateau à la marina. Ils n'ont pas d'autre habitation et leur bateau ne sort jamais. On a vu des quantité de pots de fleurs sur le balcon arrière d'un bateau et un autre qui s'est "patenté" un escalier, sur le quai, pour entrée dans son bateau. C'est pas bête comme idée! On a navigué en alternance entre de grandes étendues d'eau et de petites rivières. Puis ce fût notre entrée en Géorgie par la traversée de la Savannah River. On s'est ancré à 15h00 à Herb River (32°00'.82N 081°02'.22W) juste après Thunderbolt.

Sail Harbor Marina & Boatyard:

Le lendemain je part le moteur à 7h00 et Normand lève l'ancre mais, au moment où "j'embraye" la transmission par en avant, j'entends un bruit d'enfer. Aucun problème au neutre mais en marche avant ou arrière toujours cette vibration et ce bruit bizarre. Normand remet l'ancre, on prend notre déjeuner et appelons BoatUS. À 10h00 le "towing" arrive mais...Coup de chance pour nous? Eh non! Le towing tombe en panne à peine 1/2 mille après. On remet l'ancre à nouveau. Il fait une deuxième tentative et là "paf" encore en panne après 100'. Mon homme met l'ancre pour une autre fois. Les gens qui passaient en bateau trouvaient ça rigolo et nous aussi finalement. Il faisait un magnifique soleil avec 75°F. Normand a même suggéré, en joke, de mettre notre annexe à l'eau pour le remorquer. Finalement il est allé chercher un autre bateau et nous a remorqué à la Sail Harbor Marina de Savannah (à 1 mille à peine). Comme on était dimanche il n'y avait pas de mécanique avant le lendemain. Par contre le gars de BoatUS avait pris soin d'aviser le propriétaire de la marina qu'on était là. Le lendemain le mécano. est venu voir notre problème et il devait absolument sortir notre voilier de l'eau pour vérifier. On a dû attendre la montée de l'eau, à 10h00, car on était à la marée basse. Lorsqu'il l'on levé, on s'est aperçu que c'était le "cutlass béring" qui était brisé. On a profité du fait qu'il était hors de l'eau pour faire nettoyer la coque. Elle était d'ailleurs beaucoup moins sale qu'on croyait et même moins qu'au Lac Champlain. On a aussi remarqué que l'anode du "shaft" était complètement détruite. C'est qu'on avait une anode de magnésium (pour l'eau douce) alors qu'on aurait dû en avoir une en zinc (pour l'eau salé). C'est vraiment quelque chose à vérifier lorsqu'on navigue en eau salé. À 14h00 tout était réparé et notre voilier était à l'eau. Comme on surveillait la progression de l'ouragan Ida, on s'est pris un quai à la marina pour la semaine. C'est un endroit magnifique avec plein de bons magasins autour (épicerie Publix, quincaillerie, librairie etc...). Une dame, qui habite dans son bateau à la marina et que Normand a aidée à transporter ses paquets, nous a laissé les clés de son deuxième véhicule le temps de notre séjour. Il pleut depuis hier 14h00 et de bons vents ont débuté cet après-midi (passage du front froid derrière Ida). On devrait reprendre notre route vendredi. On entend toujours l'espèce de crépitement sous la coque du voilier...

lundi 9 novembre 2009

Beaufort, South Carolina

Sloop Point:

On a poursuivi notre route le matin du 30 octobre mais sans NaMar. Celui-ci ayant une quille de près de 7 pieds, préférait poursuivre par la mer plutôt que par l'Intracostal Waterway (ICW pour les besoins du texte). Après lui avoir dit nos au revoir nous avons levé l'ancre accompagné de Julia Maria. La route était très étroite avec plusieurs hauts fonds à surveiller (surtout près des Inlet). Finalement NaMar a eu raison de vouloir poursuivre par la mer. On a été chanceux toute la journée avec la levée des ponts. Le 1er, qui levait au 30 minutes, nous a attendus ainsi que le second qui ne levait qu'au heure. On a eu une journée nuageuse avec un peu de bruine lors de notre ancrage à Sloop Point (34°23'.68N 077°35'.75W). Le chemin est sinueux pour s'y rendre mais tellement calme et serein comme endroit. Il y avait beaucoup de hérons et on entendait le bruit de la mer au loin.

Carolina beach:

Départ du lendemain à 7h30. Nous nous sommes arrêtés à Harbour Marina pour du diesel, de l'eau et un pump-out. Superbe marina. Lorsque les employés ont su qu'on venait du Québec, ils ont débuté une longue discussion avec Normand à propos de notre assurance-maladie. C'est le gros sujet de préoccupation des américains. La grippe A (H1N1) ne les préoccupe pas autant que chez-nous. Un beau samedi ensoleillé avec 82°F et peu de vent. Il y avait beaucoup de "locaux" sur les plans d'eau ainsi que de belles jeunes femmes en bikini (ce fût au tour de Normand de se rincer l'oeil). Au premier pont on a dû attendre 1 heure sur place car le "bridge master" attendait une ambulance et ne pouvait bloquer la route pour les bateaux. On s'est finalement ancré à Carolina beach (34°02'.95N 077°53'.36W) à 15h30. Comme on avait besoin de nourriture, Normand a mis l'annexe à l'eau pour aller faire une épicerie mais n'est revenu que vers 19h00, à la noirceur. Dire qu'en plus on reviens à l'heure normale cette nuit: réveil plus tôt demain et noirceur plus rapide le soir.

Calabash River:

Levée du corps à 5h30, le 1 er novembre, pour quitter notre ancrage à 6h15. Julia Maria nous a distancé rapidement avec son moteur plus puissant. On avait décidé la veille de faire route séparément à cause de la différence de force de nos moteur. Après Southport, nous sommes entrés dans un étroit canal où il y avait d'immenses maisons avec des palmiers et des terrassements superbes. On s'est ancré à 14h00 à Calabash River (33°52'.39N 078°34'.20W) mais j'ai presque accroché le fond à l'entrée avec un profondimètre qui m'indiquait 5.2' (ma quille fait 5'). Nous n'avons dormi qu'une heure sur deux car il a venté toute la nuit avec des rafales à près de 20 mph.

Thoroughfare Creek:

Départ à 6h30 le lendemain. C'était nuageux mais les vents étaient tombés. Nous avons suivi un catamaran (avec drapeau Français) toute la journée. Nous sommes toujours dans un étroit canal et à l'approche de Myrtle Beach les maisons se font de plus en plus "Big". Nous longeons aussi plusieurs terrains de golf. Puis nous tombons dans un magnifique chemin sinueux et étroit. Un peu comme le canal Champlain. On s'ancre dans un endroit de toute beauté et complètement désert: c'est Thoroughfare Creek (33°30'.92N 079°08'.63W). Il y a une immense dune de sable juste à côté de nous. C'est tellement beau.

Graham Creek:

On s'est levé à 5h30 après une bonne nuit calme et tranquille. C'était tellement beau: un levé du jour avec une légère brume sur l'eau. Comme au camp de pêche de Baie-Comeau quand j'étais jeune. On a quitté l'endroit à 6h30 dans une température fraîche de près de 45°F (10°C) mais le soleil a tôt fait son travail en nous réchauffant avec un beau 70°F. Encore un chemin sinueux, jusqu'à Georgetown, puis retombons dans un canal étroit. J'ai presque touché le fond à plusieurs reprises à cause de la marée basse de pleine lune. Nous avons ancré à Graham Creek et c'est vraiment plus profond que ce que les cartes indiquent (33°00'.48N 079°35'.36W).

Toogoodoo Creek:

On s'est réveillé à 6h30, le matin du 4 novembre, et sans cadran (enfin! ça fait du bien...). On a levé l'ancre à 7h00 direction Isle of Palms. Comme c'était tout près on a pris ça relaxe. On y est arrivé à 10h30 et comme il faisait un beau soleil avec peu de vent on a décidé de poursuivre notre route. On a passé Charleston vers 11h30 et avons discuté avec Julia Maria qu'on a entendu sur la radio VHF. Il était ancré près d'une marina pour quelques jours afin de visiter l'endroit. Nous on est pas très "grosse ville" mais plutôt campagne et farniente à la maison (comprendre ici sur notre voilier). Après le pont bascule de Charleston on a croisé la "gang" de québécois de "Au gré des vents" qui était en annexe, ancré tout près. Puis on est entrée dans Elliott Cut: CHERCHEZ L'ERREUR. C'est un très étroit petit passage d'à peine une centaine de pieds de large et d'environ 1/4 de mille de long. Ce fût long et pénible comme passage. Il ne faut jamais le traverser durant la montée ou la descente de marée mais seulement à l'étale. On avait omis de vérifier cette information, résultat: mon moteur à 3200 tr/min (6.5 Kn) avec un fort courant de 4.5 Kn dans l'nez ce qui nous donnait une vitesse de 2 Kn. On avait vraiment l'impression de faire du sur place. Après ce fût encore un chemin sinueux et difficile à prévoir. Je devais régulièrement regarder mes cartes et me fier aux alignements. On s'est ancré à 16h45 dans Toogoodoo Creek (32°39'.70N 080°16'71W) après avoir croisé un dauphin à l'entrée. Encore un bel ancrage tranquille et reposant.

Downtown Marina Beaufort, South Carolina:

On a quitté à 7h00, le 5 novembre, avec un beau soleil mais toujours des températures fraîches le matin. On poursuit dans les méandres de la Caroline du Sud. On arrive de justesse pour la levée du pont de 13h30 à Beaufort (prononcez Bewfort). On arrête à Downtown Marina pour du diesel et décidons de se prendre un quai pour au moins 2 jours (32°25'.97N 080°40'.49W) le temps de faire du lavage et du ravitaillement de nourriture. On sort se promener un peu autour: superbe paysage avec d'immenses palmiers qui bordent les rues. Le plus impressionnant est de constater la hauteur de la marée: près de 9 pieds wow! Ça fait du déplacement d'eau ça! Deuxième surprise: un son étrange qui vient de la coque du voilier. C'est comme un crépitement, un peu comme le bruit du bois sec qui brûle dans le foyer. Au début on croit que c'est un problème électrique mais le son est égal de la proue à la poupe, donc ça vient de sous le voilier. Ça nous inquiète moins, mais c'est quoi?

vendredi 6 novembre 2009

Beaufort, Marine Corps Air Station (North Carolina)

Deltaville:

Nous avons quitté Solomons Islands, le matin du 19 octobre, en flottille d'environ 15 voiliers (incluant des américains). Il faut dire qu'après 4 jours de pluie et de froid tout le monde avait la bougeotte. Nous avons ancré à côté de la marina de Deltaville (37°32'.89N 076°19'.79W) après avoir accroché le fond, dans le canal d'entrée, à la marée basse (on est finalement sorti de notre position après plusieurs tentatives). Ce fût une grosse journée de navigation surtout à cause des vents nord-ouest de 20 Kn (au portant) mais accompagnés de vagues de 5-6 pieds surtout lors de la traversée de la Potomac River. Une journée de 11 heures de navigation, le repos était bien mérité. On a eu la chance d'avoir le soleil avec nous et des températures de près de 70°F. Il y a même un petit oiseau qui s'est permis de faire une bonne heure avec nous, perché sur l'écoute du génois. Comme la journée a été longue, on s'est permis un repos le lendemain.

Old Point Comfort:

Le réveil du 21 octobre s'est fait avec un levé de soleil resplendissant. Nous avons quitté notre ancrage accompagné de Julia Maria et de NaMar. Celui-ci a accroché le fond à la sortie (avec sa quille de près de 7 pieds) mais a réussi à s'en sortir. C'est la vie en voilier; toujours surveiller les profondeurs et les heures de marées. On a navigué dans une eau calme avec un chaud soleil et une température de près de 72°F. On s'est tous ancré à Old Point Comfort ( 37°00'.62N 076°19'.07W) juste avant Hampton Roads (car les places se faisaient plus rare à cet endroit). Nous sommes près de Norfolk et ça se voit. Il y a des vaisseaux de guerre en quantité impressionnante: porte-avions, destroyers, corvettes, pétroliers, cargos pour le transport d'équipements militaire ainsi que des vaisseaux en construction. Sur la radio VHF on entend que des avertissements, aux petits bateaux, de ne pas s'approcher des vaisseaux de guerre à plus de 1000' sinon ils peuvent agir pour nous en éloigner (ça veut dire tirer à vue). Assez impressionnant.

Portsmouth:

Départ de Old Point Comfort à 9h00 le 23 octobre. Il y avait 4 dauphins qui ont longé nos voiliers le temps de sortir de notre ancrage. À peine 2 heures plus tard ont s'ancraient à côté de Tidewater Yacht Marina (face à l'hôpital) à Portsmouth, en face de Norfolk (36°50'.69N 076°17'.94W). On est allé visiter la ville à la recherche d'un épicerie mais avons dû prendre l'autobus (gratuite) pour s'y rendre. Il faisait une telle chaleur que Normand a dormi dans le cockpit. Le lendemain on s'est fait réveiller pas un immense bateau de croisière qui a accosté à Norfolk. On voyait même l'écran géant de télévision de notre ancrage. En après-midi les vents se sont levés du Sud à 20 Kn avec des rafales à 30 Kn (passage d'un front froid en vue). J'ai reçu sur mon VHF un message d'un autre voilier à l'ancrage, "Au gré des vents", qui m'avisait qu'un voilier à côté de nous chassait dangereusement vers nous. Normand est allé avertir les agents qui surveillaient le bateau de croisière et ils sont venus tenter de le sécurisé. Puis ce fût au tour d'un autre voilier qui s'est mis à chasser. Comme les proprio. étaient absent, et que se sont nos compagnons de route, Normand et le proprio. de "Au gré des vents" ont embarqués sur le voilier et ont réussi à le faire démarrer et le ré-ancrer. Ce fût donc la journée "check les bateaux autour".

Bouée 141:

Nous sommes tous repartis (Julia Maria, NaMar et moi) le matin du 25 octobre direction "Coinjock Marina". La route a été un peu plus difficile dans North Landing River à cause des vagues provoquées par le vent ainsi que de l'étroitesse du canal où l'on peut circuler (il n'y a que du 3 à 5 pieds autour). En arrivant à Coinjock on a décidé de continuer car on ne trouvait pas vraiment de place à notre goût. On s'est finalement ancré à côté de la bouée 141 dans 10' d'eau (36°17'.31N 075°57'.41W). On entendait même des courses de voitures au loin. C'était comme au Riverside de St-François quand j'étais plus jeune. Ce fût une belle nuit calme et tranquille.

Près de Wilkerson Bridge:

Le lendemain entrons dans Albemarle Sound. Nous avons ouvert le génois mais on avait de fortes vagues avec des vents du Nord-Est de 15 Kn. C'était assez difficile à manoeuvrer et c'est Normand qui a dû prendre la barre car c'était beaucoup trop forçant pour moi. Puis entrons dans Alligator River-Pungo River Canal: un long long corridor en ligne très très droite. On s'est ancré à la sortie du canal, juste après le pont de Wilkerson (35°33'.49N 076°28'.15W).

Big Creek de South River:

Le départ du 27 octobre s'est fait dans un épais brouillard (merci merveilleux GPS) jusqu'au milieu de Pungo River. On déroule notre génois par la suite, dans Pamlico River. Les vents sont faibles, de l'ouest, pour tomber complètement arrivé dans Neuse River. On voulait se rendre à Oriental mais comme la météo annoncait des vents du Sud on a préféré s'ancrer dans Big Creek de South River (34°57'.03N 076°35'.04W). C'est une belle petite baie très tranquille mais profonde que de 8'.

Taylor Creek (Beaufort North Carolina):

Le lendemain entrons dans Adams Creek. Il y a plusieurs belles et grosses maisons tout le long du trajet. On aperçois nos premiers palmiers wow! En arrivant à Beaufort les vents se sont levés juste avant d'arriver au pont. On s'est tous ancrés à côté des moorings de Taylor Creek (34°42'.90N 076°39'.88W). Juste à côté il y a le "Rachael Carson National Estuarine Sanctuary" où l'on voit des chevaux sauvages patauger sur le bord d'une belle plage de sable (c'est ma belle-soeur qui serait folle de joie).

mercredi 4 novembre 2009

En attendant la suite...

Je pense à vous régulièrement mais les connexions internet sont difficiles et les batteries du voilier difficiles à recharger avec ce soleil qui baisse à l'horizon. On prévoit être à Beaufort, South Carolina, demain et dans une marina. C'est là que je vous donnerez plus de nouvelles. Pour l'instant que du beau et bien relaxant.